La chanteuse a grandi dans le quartier Camélias à Saint-Denis de La Réunion. C’est là qu’elle a tout appris. "Garçon manqué", fanatique de football et amoureuse de la musique, Christine Salem veut profiter de la vie, de sa vie. Rebelle, indisciplinée, sa mère l’envoie à 15 ans chez sa marraine à Mulhouse. Mais au bout de quelques mois, la future chanteuse exige de rentrer. "J’ai dit à ma mère: soit tu me prends un billet, soit je tue quelqu’un. J’ai subi du racisme et rebelle comme je suis…"
Après ce séjour dans l’Hexagone, Christine Salem a gagné sa liberté à La Réunion. Sa mère a renoncé à la surveiller. Sans s’en rendre vraiment compte, Christine Salem a fait alors son apprentissage de la musique en chantant et en jouant de la guitare et des percussions dans son quartier. A 8 ans, elle a écrit sa première chanson. A l’école en revanche, c’était l’incompréhension. Elle qui est née un 20 décembre, le jour de la Fet Kaf, la fête de l’abolition de l’esclavage à La Réunion, s’est insurgée contre cet instituteur qui lui disait sans broncher que ses ancêtres étaient des Gaulois. Elle lui a tenu tête en clamant haut et fort : "Mes ancêtres, ce sont des esclaves".