Description

Amende pour Donald Trump

Et si l’on reparlait encore de Donald Trump ? Il vient d’être condamné solidairement avec son avocate, à une lourde amende (937.000 dollars) pour couvrir les frais de justice de la partie adverse.  Il avait intenté un procès à Hillary Clinton, la candidate démocrate qui se présentait contre lui aux élections présidentielles de 2016, en l’accusant d’avoir triché lors de la campagne électorale en prétendant qu’il bénéficiait du soutien de la Russie. Le juge a estimé que Trump avait commis « une utilisation « futile des tribunaux afin de faire avancer de façon malhonnête un récit politique. » 

A cela s’ajoute des tensions avec le monde évangélique. Ainsi, on se souvient qu’à Miami, en Floride, il avait participé le 3 janvier dernier 2020 à un rallye « Evangelicals for Trump » organisé à la hâte après un éditorial très négatif publié dans le mensuel évangélique Christianity Today qui l’appelait tout simplement à démissionner. Les tensions entre Donald Trump et les leaders évangéliques ont influencé l’opinion publique et sont une menace potentielle contre ses chances d’être élu en 2024. Donald Trump a ainsi parlé cette semaine, lors d’une interview, des « signes de déloyauté » envers lui des leaders évangéliques qui doivent  encore  se décider à soutenir ou non sa campagne présidentielle. Ce qui révèle en fait que ces leaders évangéliques semblent prendre leurs distances avec lui. 

« Une situation inconfortable que vont vivre ces responsables évangéliques durant les mois à venir », écrit The Hill [un site d’information politique américain], le 3 janvier. Ils auront à répondre à la question : « Êtes-vous pour Trump ou non ? » Et dans ce monde évangélique, Donald Trump a un fort rival potentiel en la personne de l’ex-vice-président Mike Pence, un véritable évangélique, contrairement à l’opportuniste Trump, si il décide de se présenter. 

Les protestants évangéliques blancs américains ont joué un rôle important dans la coalition qui soutenait Trump lors des élections précédentes et selon le Pew Research Center, un centre de sondage d’opinion américain, 77 % de ces protestants évangéliques blancs ont voté pour Trump en 2016 et 84 % en 2020. Ce vote conservateur a été attiré par les déclarations de Trump contre l’avortement et l’immigration et sa nomination de trois juges très conservateurs à la Cour Suprême a largement aidé à supprimer la loi fédérale Roe v. Wade en faveur de la liberté d’avorter, l’une des promesses de campagne du candidat Trump, rappelle The Hill. « Mais, explique un pasteur évangélique connu, Trump lui-même ne comprend pas que les évangéliques non jamais attendu que leurs autorités leur disent pour qui voter. » Et pour l’instant, les experts politiques donnent plutôt Donald Trump gagnant du côté des Républicains. Même si les sondages sont moins bons qu’en 2016.

https://thehill.com/homenews/campaign/3821714-tensions-with-evangelicals-threaten-trump-white-house-bid/?utm_source=Sailthru&utm_medium=email&utm_campaign=Saturday%20tipsheet

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Mike Pence et l’I.V.G.

Mike Pence l’ancien vice-président de Trump poursuit lui sa campagne contre l’avortement avec obsession. Dans une récente interview, il a déclaré que la nomination de trois juges ultra conservateurs qui ont pesé de tout leur poids pour renverser la loi Roe v. Wade garantissant l’accès à l’avortement au niveau fédéral l’été dernier, était « le grand succès » de l’administration Trump. Pence depuis longtemps un fervent promoteur de l’interdiction d’avorter serait un élément-clé de sa campagne électorale pour les conservateurs et les évangéliques s’il se présentait aux présidentielles. « Mais, relève The Hill https://thehill.com/homenews/campaign/3810400-pence-says-gop-candidates-must-stake-out-clear-abortion-position/ qu’il se présente ou pas, l’avortement devrait jouer un rôle majeur dans la course présidentielle de 2024. Et Pence insiste sur le besoin du parti républicain d’adouber des candidats qui défendent avec vigueur l’option zéro avortement. Des gens qui disent clairement qu’ils sont pour le droit à la vie, » dit-il  Ce qui risque de valoir de séreux affrontements et beaucoup de détresse chez les femmes dans les mois à venir !

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Deux chefs-d’œuvre islamiques interdits

Renvoyer une professeure d’université parce qu’elle a montré en cours deux gravures anciennes représentant Mahomet et  considérées comme des chef-d’œuvre de l’art islamique… La décision a provoqué un tollé chez les défenseurs de la liberté d’expression et la presse américaine s’est emparée de l’histoire. 

La professeure est assistante en histoire de l’art dans une université privée du Minnesota, un État à la frontière avec le Canada. L’enseignante en question avait pourtant pris soin d’avertir à l’avance les étudiants en sachant que pour de nombreux musulmans il est considéré comme blasphématoire de montrer une représentation du visage supposé de Mahomet. Elle laissait ainsi aux étudiants la liberté de ne pas assister à son cours. Et de plus elle avait tenu à décrire ces gravures avant de les montrer, en mentionnant leur « caractère controversé » et le fait qu’en Islam, si la représentation de personnages sacrés est interdite dans certaines communauté islamiques « le monde musulman n’est pas monolithique. » Et qu’à certaines époques, comme au Moyen-Age, on pouvait représenter Mahomet et que l’une de ces gravures, datant du 14e siècle en était bien la preuve. 

Les précautions de l’enseignante n’ont pas suffit et le président de l’Association des étudiants musulmans a porté plainte arguant de l’irrespect affiché et de l’image dégradante. Le doyen de l’université a même osé parler de la décision d’étudier les images de Mahomet comme « indéniablement inconsidérée, irrespectueuse et islamophobe » et que « le respect des étudiants musulmans aurait dû primer sur la liberté académique. » 

La presse américaine a comparé cette polémique avec l‘attentat contre Charlie Hebdo qui avait publié des caricatures de Mahomet (ce qui est juste la démarche contraire à celle de l’enseignante américaine !) Les pétitions et articles en soutien à l’enseignante se multiplient, y compris d’un professeur de religion et culture islamique de Harvard qui parle d’un « manque de connaissance de la religion musulmane. » Mais rien n’y a fait. 

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Plus de Grand Jour de prière au Danemark

Le gouvernement danois avait espérer lever des fonds pour financer la hausse des dépenses militaires en supprimant « le grand jour de la prière » qui est férié. Un peu comme Jean-Pierre Raffarin alors premier ministre avait eu l’idée en 2005 de financer

la solidarité avec les personnes âgées en transformant le lundi de 

Pentecôte alors chômé en journée de travail non payée et récupérée par une taxe de l’État sur la masse salariale de l’entreprise. 

Devant la « pagaille » suscitée par la mesure fort mal reçue, le lundi de Pentecôte est redevenu un jour férié. La pagaille menace de même le royaume de Danemark : pas question d’abandonner ce « Grand jour de prière », institué en 1686 par l’évêque luthérien danois Hans Bagger de Roskilde (ancienne capitale du Danemark) le 4e vendredi (après Pâques).  Ce jour-là, toute activité était interdite afin de se consacrer exclusivement au recueillement et à des occupations spirituelles. 

Si aujourd’hui le Danemark connait un important phénomène de sécularisation avec une pratique de plus en plus faible. « Il s’agit d’un protestantisme de culture plutôt que de pratique », explique un sociologue des religions. Mais le luthéranisme est toujours la religion d’État au Danemark, depuis la réforme de Martin Luther, une réforme protestante qui incite l’individu à se prendre en charge, à être personnellement responsable. 

Et aujourd’hui, la révolte gronde depuis que le projet de supprimer le Grand Jour de prière ! Et les neuf partis d’opposition, de l’extrême-gauche à l’extrême-droite ont annoncé le 17 janvier qu’ils refusaient de participer à un accord sur la politique de défense si le gouvernement ne renonçait pas à son funeste projet de suppression du Grand Jour de prière. Et la principale centrale syndicale du Danemark avec 1,3 millions d’adhérents (sur 5,8 millions d’habitants) à lancé une pétition en ligne : « La vie ne se limite pas au travail et aux feuilles de calcul. Le grand jour de prière est notre jour de congé commun, où nous pouvons nous détendre ou être avec notre famille et nos amis. Cela doit le rester à l’avenir au Danemark. » 

Quant à l’Église luthérienne, Église officielle du Danemark, elle ne décolère pas non plus : les dix évêques luthériens du pays font part de « leur étonnement et de leur tristesse » dans une lettre au ministre des cultes et dénoncent une « rupture dans les relations de confiance entre l’Église et l’État. » 

Enfin les évêques ont aussi rappelé que le store bededag est propice aussi aux confirmations avec le retour des beaux jours. C’était déjà l’un des arguments des évêques français pour le lundi de Pentecôte…

https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/01/18/au-danemark-levee-de-boucliers-contre-la-suppression-du-grand-jour-de-la-priere_6158321_3234.html