Description

Salut Armel, Salut Thierry et bonjour à tous

 

Aujourd'hui dans Ailleurs dans le monde, direction le Mexique et plus particulièrement l'Etat de Mexico.

 

Là-bas, des militantes féministes ont décidé de s'organiser et de former des “Blacks blocs” 100% féminins.

 

Cagoulées et vêtues de noir, ces militantes parfois très jeunes, mènent des actions ayant un fort retentissement dans tout le pays.

 

Depuis début septembre, les membres de ce groupe baptisé “Bloque Negro”, occupent le bâtiment de la Commission Nationale des Droits de l'Homme (CNDH) dans le but d’accueillent les familles et les victimes de violence qui le souhaitent.

 

Renommé « Casa de Refugio Ni Una Menos » (« Refuge Pas une de moins »), le bâtiment est depuis les débuts de l'occupation strictement interdit aux hommes.

 

Il faut savoir que depuis de nombreuses années, le Mexique est touché par une vague de violence machiste qui ne finit pas de grimper.

 

En 2019, 3825 femmes ont été assassinées mais un peu plus de 1000 affaires ont été reconnues comme des féminicides par la justice.

 

Par ailleurs, selon les chiffres officiels, six mexicaines sur 10, de plus de 15 ans, ont déjà subi des agressions physiques ou sexuelles. Dans la plupart des cas, la justice rechigne à punir les responsables.

 

Depuis son arrivée au pouvoir en décembre 2018, le Président Andrés Manuel Lopez Obrador ou AMLO pour les intimes, s’est montré largement insensible à ce fléau.

 

Sous couvert d’austérité, il a réduit les subventions de plusieurs programmes consacrés à la lutte contre la violence envers les femmes. 

 

Par ailleurs, il affirme régulièrement que les collectifs féministes sont infiltrés par des personnes se fichant des droits des femmes mais dont l'objectif est de détruire son gouvernement.

 

Face à la violence endémique et l’incurie des autorités, le “Bloque Negro” a donc décidé de prendre les choses en main.

 

Dimanche dernier, à l'appel du Bloque, une manifestation a rassemblé plusieurs dizaines de femmes dans les rues de Mexico.

 

Les mots d’ordres des manifestantes ? La justice pour les victimes et la généralisation du droit à l’avortement dans l’ensemble des Etats mexicains.

 

Pacifique au début, la marche a rapidement dégénéré


Une fois dans la rue, les militantes du Bloque et les autres manifestantes se sont retrouvées face à 620 policiers, dirigés pour l'occasion par des femmes.


Ambiance :

“Esta es tu lucha !”

“Esta es tu lucha !”

 

Au cri de “Esta es tu lucha”, “Ceci est ta lutte!”, les activistes tentent alors de fédérer les policières qui sont face à elles, bouclier levé.

 

Mais après quelques minutes d'un face à face tendu, les coups finissent par pleuvoir.


Déterminées, les militantes du bloque attaquent à coups de marteau les boucliers des policiers qui répondent avec des grenades défensives et du gaz lacrymogène.


Bilan de la manifestation : plusieurs blessées chez les policiers et manifestantes et un statu-quo qui demeure.

 

Malgré les manifestations et les occupations, le Président AMLO continue de dénigrer le combats pour les droits des femmes. Il affirme même que les féminicides sont en net recul.

 

Une affirmation que démentent les chiffres. Depuis le début de l’année au Mexique, on estime que les violences de genre ont augmenté au Mexique de 20% et les assassinats de 5%.

 

Malgré les violences du week-end, les militantes du Bloque Negro restent déterminées. Elles occupent toujours le bâtiment de la Commission national des droits de l'homme et comptent maintenir la pression sur le gouvernement AMLO.

 

Pour terminer cette chronique, quittons nous sur l'hymne des femmes du Bloque....