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Petit rappel, aux alentours de 20h, heure française, après un meeting incendiaire de Trump, dans lequel celui-ci a déclaré je cite : “Nous n'abandonnerons jamais. Nous ne concéderons jamais la défaite, nous devons montrer notre force”, des centaines de ses supporters, qui se sont sans doute sentis pousser des ailes après un tel discours, ont envahi le Congrès, alors que celui-ci était en train de certifier officiellement la victoire de Joe Biden.


Sur les chaînes d’infos et sur les internets, les images du congrès attaqué qui nous parviennent alors sont hallucinantes. Entre un homme torse nu recouvert d’une peau de bison, un autre qui vole le pupitre du speaker, ou la photo d’une potence érigée devant le capitole… On croit nager en plein délire ou dans un très mauvais remake du film Idiocratie. En quelques heures, après cette intrusion, les sénateurs et représentants sont évacués, le SWAT est déployé, du gaz lacrymogène est lancé à l’intérieur même de la chambre des représentants, la garde nationale est mobilisée et un couvre feu à 18 heures est décrété. Alors que penser de tout cela ? Est ce que nous avons été témoin d’une tentative de coup d’Etat ? Difficile à dire, cela ressemblait plus à une insurrection spontanée de la part de personnes galvanisées par un discours incendiaire, d’un président qui montre un peu plus chaque jour son intention de garder le pouvoir.


On ne va pas jouer les oiseaux de mauvaise augure, mais ce qu’il s’est passé hier est un nouveau pas franchi vers le chaos aux Etats-Unis. Et pour ne rien arranger, il ne faut pas oublier que Donald Trump, à moins qu’il ne soit destitué, va rester président pour encore 13 jours... Sinon une très bonne nouvelle, deux démocrates ont été élus sénateurs en Géorgie. Cette double victoire permet au sénat de basculer et au futur président, Joe Biden de gouverner… On se rassure comme on peut...


Ailleurs dans le monde, deuxième partie... Après ce point sur la crise américaine, tu nous emmènes maintenant en Ouganda... pour vous parler de Bobi Wine, un chanteur de reggae ultra populaire et qui se présente aux élections présidentielles de son pays. Celles-ci auront lieu le 14 janvier prochain et vous allez voir, la situation en Ouganda a quelques points communs avec ce qu’il se passe en ce moment aux Etats-Unis. “Nous n’avons jamais connu une transition pacifique d’un pouvoir politique vers un autre, depuis que notre pays l’Ouganda est devenu indépendant en 1962.” “Transition pacifique d’un pouvoir à un autre”, ça vous rappelle quelque chose ? Ici, dans cette déclaration de candidature, Bobi Wine ne fait pas référence à Donald Trump mais vise l’actuel chef d’Etat ougandais, Yoweri Museveni.


Président de l’Ouganda depuis 1986 et réélu six fois depuis au cours d’élections sans véritables oppositions, cet autocrate n’entend pas abandonner le pouvoir:

ça aussi ça doit vous rappeler quelque chose. En effet, depuis que la campagne a officiellement commencé en novembre dernier, Bobi Wine a été arrêté plusieurs fois, mais il a pu compter sur le soutien de la rue. Le 18 novembre par exemple, alors qu’il est en prison, ses partisans manifestent et bloquent des routes. La répression est alors féroce et se soldent par la mort de 37 personnes selon un bilan officiel. Cependant la mobilisation des partisans de Bobi Wine conduit néanmoins le pouvoir à le relâcher Le 1er décembre, alors qu’il est en campagne, son convoi essuie des tirs de policiers. Une balle crève le pneu de son pick-up et une autre traverse son pare-brise blessant son chauffeur. Enfin en début de cette année, il est de nouveau arrêté et se voit contraint de suspendre sa campagne. Pour comprendre, il faut savoir que Bobi Wine est un ennemi de longue date du président en place. C’est en 2016 que le chanteur de reggae a décidé de rentrer en politique. A l’époque, Museveni remportait pour la 5ème fois les élections présidentielles. En colère, Bobi Wine prend la plume et sort une chanson qui va...