Description

Invités : Benjamin Campion, critique séries et enseignants, Valérie Lavalle, productrice et réalisatrice, et Mathias Szpirglas, maître de conférences en sciences de gestion. Chronique de Benjamin Fau, critique série au Point Pop.

Le mois dernier s’est achevé la diffusion sur Max de la série médicale américaine The Pitt. Série produite notamment par John Wells, qui était l’un des showrunneurs principaux de la célèbre série Urgences ; et on retrouve dans le rôle principal Noah Wyle, qui y jouait le Dr Carter. Cette fois, il incarne le Dr Robanovitch, dit Robby, médecin-chef chevronné du service des urgences d’un hôpital de Pittsburgh. Noah Wyle a perdu ses traits juvéniles et a gagné en gravité.

Mais The Pitt est aussi une série chorale, qui suit une multitude de personnages aux caractéristiques différentes, dont des internes pour leur premier jour, et bien sûr une nuée de patients aux pathologies les plus variées. Cette proximité de la vulnérabilité et de la mort alimente évidemment des questionnements permanents du côté des médecins comme du côté des patients, donnant une profondeur inédite à la série. Il faut dire aussi qu’elle repose sur un dispositif d’unité de temps – en plus de l’unité de lieu – puisque chaque épisode correspond à 1 heure de garde, sur 15 heures. L’immersion, et parfois l’impression d’étouffement, sont donc totales.

Rien n’est laissé de côté : les problèmes financiers de l’hôpital, la question du rapport aux médicaments, les anti-vax et anti-masques-qui viennent défier le corps médical, les anti-douleurs addictifs, les biais du personnel soignant, les vies des patients, et le maelström émotionnel que déclenche le passage aux urgences. Chaque médecin traverse la journée avec son propre bagage. L’une d’entre eux porte ainsi un bracelet électronique, tandis qu’une autre fait une fausse couche, alors qu’elle plaçait tous ses espoirs dans cette grossesse. Mention spéciale aussi à l’équipe des effets visuels, car les gestes et les opérations sont assez crus et sanglants. Il y a même un accouchement filmé en gros plan, clairement dans une dimension pédagogique.

The Pitt a reçu un excellent accueil du public et des médias, même si tout n’est pas parfait. Pour en parler, Emmanue Taïeb reçoit trois chroniqueuses et chroniqueurs