Bouche Bée - Le podcast du Caféminin

Marie Amélie Clement

Bouche Bée, c'est le podcast du Caféminin. Un média qui se questionne, qui doute et qui s'interroge avec vous. Chaque mois, un nouveau thème pour réfléchir ensemble ! Féminisme, couple, pornographie, reconversion, contraception, maternité, amitié ...

Saison 1 - Épisode 3 - 01/04/2022
"J'aimais qu'il soit différent. Ça me fascinait !" "Je ne mesurais pas l'immensité de nos différences au début. Car il a un français impeccable et se sentait à l'aise dans notre environnement. Mais en fait il a grandi ailleurs et il est profondément différent. Lui était conscient de cette grande différence entre nous dès le début. Moi je l'ai découverte au fur et à mesure." "En épousant une Française, il s'éloignait de ce que ses parents auraient souhaité pour lui. Il a du gérer le fait de les décevoir, difficulté que je n'ai pas eue." "Nous avons accepté de ne pas connaitre la réponse à certaines questions. Par exemple, où habiterons-nous quand nous serons à l'âge de la retraite ? Nous avons réalisé qu'il y a beaucoup plus de paramètres à cette question que ce que nous pensions quand nous en discutions à 20 ans, notamment le pays où nos enfants feront leurs études. Finalement c'était donc un soulagement de découvrir avec le temps que les choix sont plus ouverts que ce que l'on pense !" "La question la plus présente pour la parentalité et l'éducation est celle de la langue. Phinith avait et a toujours du mal à accepter et gérer le fait que les enfants soient plus explosés au français par leur entourage et leurs écoles." "Nous venons d'éducations très différentes. Il a fallu s'ajuster. Il y a des normes et des règles venant de nos cultures que l'on transmet de façon intuitive et inconsciente. Et l'autre a dû accepter de les transmettre aussi. Le rapport des enfants aux adultes est très différent au Laos par exemple. Mais cela s'est fait naturellement. Les enfants ont parfaitement intégré le fait d'adapter leur attitude à un contexte particulier." "Nous avons volontairement donné des prénoms laotiens à nos garçons pour marquer leur identité de manière forte, alors qu'ils ont la nationalité française et évoluent dans un milieu scolaire plutôt français à l'étranger. Tout simplement parce qu'il n'y a pas d'école laotienne ailleurs qu'au Laos !" "La double dimension richesse/difficulté de la particularité de notre couple est toujours présente. Quand les choses vont mal, on se demande si cela ne serait pas plus facile avec quelqu'un qui nous ressemble. Quand les choses vont bien, on se dit que c'est aussi parce que l'autre est si différente que l'on n'a jamais fini d'être curieux !" "Je suis heureuse que mes enfants soient bancals ! Qu'ils doivent composer avec des normes et attentes divers et qu'ils aient appris dès le début que la vie n'était pas un chemin tout droit !"