C dans l'air l'invité du 29 juillet avec Gilles Kepel, professeur émérite des universités, spécialiste du Moyen-Orient.
Alors que la France et l’Arabie saoudite coprésident aujourd’hui une conférence à l’ONU visant à relancer le dialogue autour de la solution à deux États, la situation dans la bande de Gaza continue de se détériorer. Les bombardements israéliens se poursuivent, l’aide humanitaire reste difficilement accessible. Deux ONG israéliennes parlent désormais de « génocide » pour qualifier la situation à Gaza, ce qui bouscule une partie de l’opinion publique israélienne. Dans ce contexte, la France prévoit « dans les prochains jours » des largages aériens d’aide humanitaire, selon une source diplomatique à l’AFP. La famine, qui menace une grande partie de la population, est décrite par certains comme un levier de guerre, visant à pousser les civils au départ.
À cette crise humanitaire s’ajoutent des tensions croissantes en Cisjordanie. Ce lundi 28 juillet, le village chrétien de Taybeh, dont plusieurs habitants possèdent la double nationalité palestino-américaine, a été attaqué par des colons israéliens. Le ministère français des Affaires étrangères a dénoncé des « actes de terrorisme » en Cisjordanie, soulignant la gravité des violences. Ces attaques, qui visent désormais aussi des villages chrétiens, suscitent une vive inquiétude sur la scène diplomatique, notamment aux États-Unis.
La France s’apprête à reconnaître officiellement l’État de Palestine. Dans une lettre adressée à Mahmoud Abbas, Emmanuel Macron a confirmé son intention de procéder à une « pleine reconnaissance », qui pourrait être officialisée en septembre à l’Assemblée générale des Nations unies. Une initiative contestée par Benjamin Netanyahu, qui estime qu’elle reviendrait à « récompenser le terrorisme ». Près de 150 pays reconnaissent aujourd’hui l’État palestinien, et le Royaume-Uni pourrait bientôt s’ajouter à cette liste. Qu’attendre concrètement de cette conférence à l’ONU ? La paix reste-t-elle possible avec une solution à deux États, Israël et Palestine ?
Gilles Kepel, professeur émérite des universités et spécialiste du Moyen-Orient, analysera l’initiative franco-saoudienne à l’ONU, l’aggravation de la crise humanitaire à Gaza et la montée des violences en Cisjordanie.