🎙À une semaine des JO, l'épisode va être sportif avec le Dr Michaël Bisch, psychiatre à la Maison des Addictions de Nancy, vice-président de la Fédération Française d’Addictologie, secrétaire général du RESPADD
💬 "Ce qui est certain, c'est que certaines activités physiques sont très pourvoyeuses de ces neurotransmetteurs-là. Et là, il faut plutôt être prudent. C'est-à-dire que globalement, l'idée, justement, c'est de ne pas remplacer une addiction par une autre... Si, pour avoir ma sécrétion de neurotransmetteurs, je me détruit les muscles et j'ai besoin d'en faire toujours plus.".
Le milieu sportif, souvent perçu comme un sanctuaire de discipline et de santé, peut également être le terrain de comportements compulsifs et addictifs. Et cette thématique gagne de l’intérêt si l’on en croit l’évolution de l’occurrence des termes sport, addictions et athlètes dans la littérature scientifique (qui est passée de 0 en 2000 à 200 en 2022.) Si l’addiction répond à deux fonctions de manière générale, soit la recherche du plaisir, soit le soulagement d’une souffrance, la conduite dopante, elle, n’a pas cette vocation, mais plutôt celle de surmonter un obstacle réel ou imaginaire. Et si le dopage se définit par tout procédé utilisé afin de surmonter un obstacle réel ou imaginaire, n’est-ce pas aussi ce que font tous les addicts de façon générale dans n’importe quel domaine professionnel ? À noter aussi que l’on peut se doper avec des substances addictogènes ou non, et que l’on peut avoir aussi des facteurs de vulnérabilité individuels et environnementaux de par son appartenance au milieu sportif… Bref, vous l’avez compris, les frontières sont ténues entre ces domaines, et l’on se perd dans la nébuleuse symptomatique. Des axes très différents se dessinent : le dopage en tant que conduite addictive, mais aussi l'addiction à l’exercice physique, et enfin bien sûr, la pratique du sport comme moyen thérapeutique pour faire face aux addictions. À cela, un 4ème axe peut être envisagé : celui des conduites addictives chez les athlètes, c’est-à-dire sans intention d’augmenter leur capacités, mais simplement pour échapper à un quotidien de pression, mais aussi combler la chute de la production d’endorphines, entre autres, lorsque les carrières touchent à leur fin…. Pour faire le tour de ces sujets : bigorexie, orthorexie, addiction au sport, dopage, conduites addictives en milieu sportif, les impacts à la fois sur la santé individuelle et sur l'intégrité du sport, mais aussi et surtout la pratique sportive en tant que moyen de prise en charge des addictions, nous avons la chance d’accueillir le Dr Michaël Bisch, éminent psychiatre à la Maison des Addictions de Nancy, vice-président de la Fédération Française d’Addictolgie, secrétaire général du RESPADD (Réseau des établissement de santé pour la prévention des addictions), dont la 28ème édition cette année, s’intitulait "Sport, activité physique et addictions".
Ce podcast est soutenu par la MILDECA, Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues et les Conduites Addictives
📚 "Contre-Addictions", le livre, disponible aux Éditions Eyrolles Bien-Être
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