Professeur des Universités à Sciences Po, le politologue Dominique Reynié dirige la Fondation pour l’innovation politique, un think tank libéral, progressiste et européen
Dans l’ouvrage « Le XXIé siècle du christianisme »(éditions du Cerf), publié sous sa direction, il a réuni dix intellectuels spécialistes du catholicisme, du protestantisme et de l’ orthodoxie pour dresser un panorama et décrypter pourquoi et comment notre héritage dessine notre avenir.
Dominique Reynié évoque la question du lien entre religion et politique pour lui, la séparation du politique et de religieux se trouve aujourd’hui menacée sous la pression du théologico-politique et par des pouvoirs laïcs mais totalitaires.
Il souligne que » la religion demeure une dimension essentielle de l’humanité ».Il constate ,à rebours d’une idée répandue en France, la permanence du fait religieux mais aussi son expansion, au moins sur le plan démographique. Selon une étude du Pew Research Center en 2017, 84% des habitants de la planète déclarent une affiliation religieuse. Les chrétiens constituent le groupe le plus important ,suivi par les musulmans. Aucune religion n’est épargnée par la persécution mais la religion la plus persécutée est le christianisme. La situation des chrétiens d’Orient est particulièrement tragique, le christianisme risquant de disparaitre sur les lieux qui vont vu naitre, comme en prévient Jean-François Colosimo dans ce livre.
Pour Dominique Reynié, la culture chrétienne et la culture démocratique sont liées et le destin de l’une affecte celui de l’autre. Il nous en explique les raisons.
Face aux enjeux cruciaux de l’humanité et aux questions sociétales, de bioéthique, d’écologie, les religions peuvent être appelées à exprimer leurs positions dans l’espace public, mais elles doivent rester séparées du pouvoir. Elles peuvent jouer un rôle de vigie de la République, comme les protestants y ont été invités par Emmanuel Macron en 2017, année du 500é anniversaire de la Réforme.