On ne meurt plus nécessairement d’une maladie incurable, mais on vit avec elle en permanence, plus ou moins bien. L’ancienne condamnation à mort a été commuée en prison à vie. En parlant des prisonniers, le philosophe Theodor Adorno disait d’ailleurs que « comme les malades, ils ne peuvent parler que de leur maladie ». On pourrait ajouter que le grand nombre de malades chroniques (on estime à 20 millions le nombre de Français concernés !) fait écho à la surpopulation des prisons. La problématique de la non-observance est dès lors capitale, de nombreux malades faisant tout pour s’évader de cette réalité quotidienne écrasante. Sorte de protestation silencieuse du prisonnier condamné à tort, qui refuse que son identité se réduise à sa pathologie.