Description

Que vaut la vie humaine ? Aussi délicate que politique, cette question  du rapport entre des vies détruites ou sauvées et des biens gagnés ou  perdus est centrale dans nos sociétés. Loin de n’être qu’une métaphore,  le prix de la vie correspond à une évaluation matérielle, qu’elle soit  monétaire ou rapportée à d’autres termes, intérêts économiques ou  politiques, avantages militaires. Tout s’échange et, dans cette  équivalence, la conversion existe dans les deux sens : on paie avec des  vies et on paie pour des vies. En posant la question de leur juste prix,  par humanité, on veut certes encourager la préservation des existences  humaines : sacrifier cinq civils dans un bombardement, n’est-ce pas  beaucoup trop ? Mais on court aussi le risque de juger que,  matériellement, le prix de la vie a des limites : payer cinq millions  d’euros pour libérer un otage, n’est-ce pas excessif ? En examinant de  nombreux exemples très concrets, Ariel Colonomos dégage le sens  philosophique et politique de ce que peut être le prix de la vie, en  particulier en termes de justice.