Description

« Depuis leur studio spatial », ce quatuor franco-japonais de house cosmique nous adresse une capsule musicale, vision d’un futur où nous pourrons tout voir, tout sentir, tout entendre – tels des Jedis aguerris.

« Nous sommes extraterrestres », dit-elle d’une voix discrète au filtre robotique, en riant, le temps d’une phrase, la seule en français du second album de Days In Orbit, CorocorobeatZ, sorti début octobre sur le label Spinnup. L’indice est de taille. Trois ans après leur disque homonyme et des dizaines de concerts en apesanteur, ce quatuor ovniesque, formé en région parisienne « un soir de pleine lune en 2014 » après une rencontre « un mardi, chaud, au nord de la mer d’Irlande », fait atterrir son astronef au cœur de notre cerveau de danseurs dont le feu couve en intérieur, en attendant la fin du couvre-teuf. C’est déjà la musique du futur : house planante, techno organique aux accents pop, hip hop ou jungle, mélopées nipponnes ou ballade enchanteresse qui ferait merveille au générique d’un Miyazaki (Shalan), composées avec soin par trois Frenchies et une Japonaise, alias Torek (basse, guitare, claviers, « ne dort jamais »), Clément (basse, guitare, claviers, « dort tout le temps »), Sam (batterie, percussions, « fait l’amour aux machines ») et Yasuyo (chant, mélodies, « apprend le second degré »).

Depuis leur « studio spatial », Days In Orbit nous adresse une capsule musicale qui reflète, encore une fois, à quatre voix, leur nature cosmique. Dans leur vision de l’avenir, « les êtres humains auront développé les sens, jusqu’à en inventer des nouveaux ». Ce « phénomène interviendra au réveil, sans pour autant nous réveiller ». Nous ferons confiance « à notre intelligence, plus rapide que la lumière, tout en gardant les yeux d’un enfant ». « Notre ouïe rendra malléable tous les petits bruits qui nous entourent ; les gouttes de pluie sur le zinc de la toiture nous souffleront des mélodies, nos pas dicteront des histoires. » « Le toucher sera vecteur de vibrations, par frottement, caresse, tapotement. » Un mystérieux « nouvel organe » nous permettra de se connecter à l’inconscient, voire « d’écouter les poissons tergiverser sur quelle direction choisir ». Enfin, dans cette galaxie des possibles, « on créera des rassemblements sensoriels », ce qui s’appelle encore, espérons-le… un live.

Image : L’Ascension de Skywalker, de J. J. Abrams (2019).