Description

À Besançon, ce romancier-scénariste à la gouaille futée milite pour la formation de citoyens lambda « ultra-spécialisés en politique », afin de contrer « les luttes de pouvoir et de couloirs ». 

Dans Kasso, son prochain roman à paraître en février aux éditions du Seuil, Jacky Schwartzmann, 48 ans, imagine la vie d’un sosie de Mathieu Kassovitz qui « monte de fausses productions pour détourner des millions d’euros » et réaliser son rêve : glander aux Marquises. Mais à un moment, le petit escroc de Besançon se branche sur France Cul. « La journaliste commente le système de retraite des sénateurs, carrément la Rolls-Royce des régimes (…) Ces gens ont besoin de six fois plus que les citoyens normaux parce que leurs costumes sont hors de prix, parce qu’ils ont des chauffeurs, parce que ce sont des cochons. (...) Les cochons font la queue chez BFM TV pour mettre leurs choses au point en parlant une langue aussi morte que le latin et le grec. Des communicants se sont amusés à vider les phrases de sens, ils les ont proposées aux cochons qui les ont apprises comme des récitations et les répètent en boucle. Communiquer n’est pas parler. Pendant ce temps, la démocratie directe, que beaucoup de types bien intentionnés plébiscitent, existe déjà, c’est Twitter, Facebook, la haine exacerbée. »

Quand la langue de bois atteint la taille d’un baobab, Jacky sort la tronçonneuse. Sur le pont de notre Arche, ce natif et habitant de Besançon, qui fut éducateur, libraire, barman, chef de rang au restaurant, pion au collège, conseiller qualité EDF ou encore assistant logistique chez Alstom (expérience qui lui inspira son premier roman, Mauvais coûts, lauréat sur Nova en 2016 du prestigieux Prix de la Page 111), milite pour la formation de citoyens « ultra-spécialisés en politique ». Les volontaires suivraient des cours de droit, d’économie ou d’Histoire, « comparables à ceux de l’ENA », offerts par l’Etat. Ce qui permettrait de procéder, parmi eux, au tirage au sort de tous les représentants de la nation, à l’échelle communale, régionale ou nationale – et cela le temps d’un unique mandat. Pour Besançon 2026, votez Schwartzmann.

 Image : Idiocracy, de Mike Judge (2006).