Description

« Debout ! Jong Bo-Bae avait sa robe d’été remontée et Chan-Wook se tenait derrière elle. Il avait des yeux un peu fous et paraissait extrêmement concentré. La Bo-Bae du présent remarqua tout de suite que Lee Chan-Wook du passé avait mis ses doigts dans sa bouche pendant qu’il prenait la Bo-Bae du passé par-derrière. Elle avait oublié tous ces détails. (…) Lee se demanda pourquoi ils n’avaient jamais refait ça, baiser dehors comme ça. Ce deuxième retour dans le temps leur procurait une sensation nouvelle : se regarder ainsi était très perturbant, mais aussi très excitant. »


2069. Un siècle après les badinages maritimes de Jane et Serge, cette nouvelle année érotique donne son titre au recueil de nouvelles de science-fiction, paru fin juin aux éditions Anne Carrière, orné de superbes godes volants roses. En douze récits, Josselin Bordat – cofondateur du magazine Brain, auteur pour Thomas VDB, rédac’ chef de l’émission Crac-Crac, déjà responsable de plusieurs ouvrages d’obédience humoristique, dont un précieux Dictionnaire de la mauvaise foi musicale – nous révèle qu’à l’avenir, Toulon sera la capitale européenne de la prostitution robotisée, que des terroristes féministes pirateront les slips connectés des relous, qu’on se passera de la drogue en pommade sur les muqueuses pendant qu’Enora Malagré exposera ses aquarelles à la fondation Justin Bridou (cette information nous trouble davantage que le reste, allez savoir pourquoi).

Sautant tel un Doc Brown sous MD sur le pont de notre Arche, ce Parisien jovial résume ici les enjeux dramatiques de la première nouvelle du recueil ; dans One more time, Josselin Bordat détaille le succès des « chronothérapies », permettant aux couples à la sexualité proche de rien tendance peau-de-zob de se reconnecter à leurs premiers ébats canaillous. Nom de Zeus !


Image : Black Mirror S1E3, Retour sur image, de Jesse Armstrong (2011).