Description
  • Pierre Haski , chroniqueur géopolitique sur France Inter et auteur de « Les année 50, et si la guerre froide recommençait ? » 
  • Sylvie Mattely, économiste, directrice adjointe de l’IRIS et auteure de « Géopolitique de l’économie, 40 fiches illustrées pour comprendre le monde » 
  • Marie-Cécile Naves, sociologue directrice de recherche à l’IRIS et auteure de « La démocratie féministe, réinventer le pouvoir 
  • Gallagher Fenwick, directeur de la rédaction anglophone de France 24 


L’Amérique commémora les attentats du 11-Septembre 2001 samedi. Un événement à jamais gravé dans les mémoires qui continue à faire couler beaucoup d’encre. Il y a 20 ans, deux avions ont percuté les tours jumelles du Wall Trade Center à New York faisant près de 3000 victimes. Une attaque visée touchant l’un des symboles de l’Amérique, la première depuis Pearl Harbor. Gallagher Fenwick, Franco-américain décrit ces attentats comme « un moment d’horreur, d’effroi et de douleur ». Pour Pierre Haski, cet événement tragique traduit la fragilité soudaine d’une surpuissance aux yeux du monde : « le symbole de cette puissance qui s’écroule […] un moment d’effroi où on ne savait pas dans quoi on allait basculer ». Le 11-Septembre marque le début des incertitudes. 

20 ans plus tard, l’Amérique est-elle encore sous la menace d’attentats terroristes ? Pour Marie-Cécile Naves, la réponse est claire « c’est une rupture de l’intelligibilité géopolitique du monde qui perdure jusqu’à aujourd’hui ». Il semblerait selon la directrice de recherche de l’IRIS que la menace terroriste est moins forte aux États-Unis que sur le sol européen « pour des questions de circulation des personnes » facilitée en Europe. Des lois d’exceptions sont instaurées pour rentrer petit à petit dans le droit commun en termes de surveillance de la population : c’est le début du USA Patriot Act. 

Si en Europe la menace djihadiste semble « intégrée » par les populations et qu’en Amérique elle reste réelle, c’est le terrorisme d’extrême droite qui fait le plus de vagues. Gallagher Fenwick explique que le mouvement des suprémacistes « a fait plus de morts que le djihadisme » avant de poursuivre que la menace qui est posée par le terrorisme d’intérieur « est supérieure ». « C’est une Amérique en guerre avec elle-même » alimentée par esprit de vengeance avec « l’assentiment de tout le monde, des démocrates et des républicains » déclare le directeur anglophone de France 24. 

46% des américains pensent que les États-Unis ont évolué de manière négative depuis 20 ans selon un sondage réalisé par le Washington Post. Pour Sylvie Mattely cette tendance n’est pas tant liée au 11-Septembre mais plutôt « aux évolutions économiques […] avec la mondialisation et la montée des inégalités ». Pour l’économiste, l’impact du 11-Septembre est souvent contre-intuitif. Paradoxalement, le 11-Septembre a eu un impact positif sur l’économie selon la directrice adjointe de l’IRIS grâce à un investissement supérieur dans la sécurité, la défense et les nouvelles technologies.