- François Malye, journaliste à l’hebdomadaire Le Point, auteur de « Les coulisses du 13 Novembre »
- Céline Bardet, juriste spécialiste des questions de justice et de crimes de guerre, auteure de « Zones sensibles »
- Béatrice Brugère, ancienne juge anti-terroriste et Secrétaire générale du syndicat Unité magistrats FO
Mercredi 8 septembre 2021, le procès des attentats du 13-Novembre s’ouvre avec les premières images du fourgon qui emmène Salah Abdeslam, le principal et seul rescapé du commando de terroristes au tribunal. Un tribunal entièrement réaménagé pour accueillir plus de 500 personnes. 6 ans après les attaques terroristes au cœur de Paris sur l’île de la Cité, il s’agit du « procès du siècle » selon certains magistrats. 20 accusés seront jugés dans une salle spécialement construite, 11 d’entre eux arriveront par un chemin tenu secret jusqu’à ce box sécurisé. Au centre de toutes les attentions, Salah Abdeslam le seul assaillant encore en vie. Il détient les derniers secrets des commandos mais face aux victimes parlera-t-il ?
Durant 9 mois, un procès pour tenter de comprendre. Pour Céline Bardet, l’intérêt d’une telle audience est de « poser les faits et de permettre à tout le monde de s’exprimer ». Pour la juriste spécialiste des procès des crimes de guerre, c’est avant tout « un procès pour la société ». De nombreuses zones d’ombre restent à éclaircir notamment sur la préméditation des lieux visés. Selon François Malye, il s’agirait uniquement d’une question de configuration pour pouvoir « tuer le plus de de monde ».
Avec 6 accusés présumés morts, est-ce une particularité de ce procès historique ? Pour Béatrice Brugère, c’est une « Cour d’assises spécialisée et spéciale où tout va être refait de A à Z à l’oral ». Interventions, rôle du renseignement, organisation sur la propagande et les réseaux : toutes les polémiques vont être passées au crible.
Salah Abdeslam peut-il craindre une autre peine que la perpétuité ? Dans ce procès, il n’y a rien « à gagner ». Compte tenu des enjeux, le présumé coupable est filmé 24/24 : une première dans l’histoire de la justice française. Dans le box des accusés, 13 autres individus qui ne sont pas tous en prison. Qui sont-ils ? Tous ont de près ou de loin aidé le commando terroriste. L’hypothèse d’une exécution sous la contrainte est exclue pour François Malye. Ce procès a donc pour vocation de déterminer « la responsabilité pénale individuelle des accusés avant tout » explique Céline Bardet.
Pierre Carli, chef du SAMU de Paris était en première ligne le soir des attentats du 13-Novembre. Pour lui, tout s’apparente à une « action de guerre, avec l’utilisation d’armes de guerre » d’une violence inouïe à laquelle ils n’étaient pas préparés. Une mobilisation massive associée aux hôpitaux de Paris ont permis la prise en charge des blessés dans un contexte totalement inhabituel et inédit.