Description
  •  Driss Aït Youssef, docteur en droit public spécialiste de la sécurité globale 
  • Pascal Boniface, directeur de l’IRIS et auteur de « Atlas des crises et des conflits »
  • Cyrille Bret, enseignant à Sciences Po Paris et chercheur associé à l’Institut Jacques Delors  
  • Willy Le Devin, journaliste au service police justice de Libération

 


Alors que le procès des attentats du 13-Novembre s’ouvre mercredi 8 septembre 2021, un nouveau Bataclan serait-il possible 6 ans après ? Avec 130 morts et des centaines de blessés, les attentats du 13-Novembre qui ont frappé la capitale continuent de marquer les esprits. Il s’agit d’un acte terroriste multiple avec des attaques simultanées aux quatre coins de Paris. Pour Driss Aït Youssef, il ne fait nul doute que cette stratégie déployée par les terroristes avait pour objectif « de faire régner la terreur et le chaos mais aussi pour faire le maximum de victimes ». Pascal Boniface était au Stade de France lors du drame, un lieu ciblé par les assaillants faisant une victime. 3 lieux de vie, 3 lieux de fêtes visés à cet effet pour définitivement marquer les esprits. Cyrille Bret souligne qu’il s’agit de l’attentat le plus meurtrier en France mais a-t-il changé le monde ? Pour l’auteur de « 10 attentats qui ont changé le monde », toute l’année 2015 avec l’attaque de Charlie Hebdo et de l’hyper cacher « a été un tournant individuel et collectif dans la façon dont nous nous sommes rapportés à nos propres espaces publics et lieux de fête ». Cela a aussi marqué un tournant dans la façon dont les pouvoirs publics se rapportent au terrorisme et à la sécurité. Mais c’est bel et bien le discours de François Hollande qui a marqué la rupture et le changement selon le professeur de Sciences Po Paris avec un appel à l’armée pour défendre Paris.

Cette vague de violence a vu naître un élan de solidarité notamment international avec le soutien d’Angela Merkel qui se rendra 10 jours plus tard Place de la République ou encore Barack Obama qui apportera une rose au Bataclan. « Cela a été un choc mondial du fait des cibles choisies qui étaient dans leur diversité, le symbole qu’elles représentaient » explique Pascal Boniface. Il s’agit d’attaques portées à l’encontre des symboles de la république française comme celle de Charlie Hebdo, « qui représente la liberté d’expression à la française » souligne Willy Le Devin.

Salah Abdeslam est l’unique survivant de ce commando terroriste. Celui qui avait réussi à prendre la fuite le soir du 13-Novembre et arrêté 4 mois plus tard en Belgique sera jugé lors de ce procès. Alors que le présumé coupable dit avoir renoncé au dernier moment à activer sa ceinture d’explosifs, va-t-il fournir des éléments de compréhension lors du procès ? Pour Cyrille Bret, « la vérité ne sera pas établie par d'éventuels aveux d’Abdelslam ». Malgré des années d’enquête tentaculaire, il reste encore des zones d’ombre : les bars ont-ils été choisis au hasard ? Pour quelles raisons ? Pour Driss Aït Youssef « on sent qu’il s’agit d’un attentat organisé, planifié depuis des mois, financé depuis de l’argent collecté à l’étranger ».