Invités :
- Guillaume Daret, grand reporter au service politique de France Télévisions
- Charlotte Chaffanjon, journaliste au service politique de Libération
- Véronique Reille-Soult, présidente de Backbone Consulting, spécialiste de l’opinion en ligne
- Philippe Moreau-Chevrolet, professeur de communication à Science-Po
A sept mois de la prochaine élection présidentielle, Anne Hidalgo a officialisé sa candidature dimanche 12 septembre en marge d’un déplacement à Rouen. Elle l’a réitérée lors de son passage sur le plateau du 20H de France 2 dans la soirée. « On l’attendait depuis longtemps c’est une officialisation. Les semaines à venir monteront si ça commence à monter dans les sondages », commente Guillaume Daret. « C’est un défi immense en huit mois », estime Charlotte Chaffanjon.
Mercredi 15 septembre, Anne Hidalgo sortira un livre intitulé « Une femme française » (Editions de l’Observatoire). « Les uns et les autres considèrent que c’est un livre programmatique et qu’il suffira de lire la presse pour savoir ce qu’il y avait dedans », rapporte Véronique Reille-Soult.
Deux défis se dressent principalement devant la candidate. « Convaincre électoralement les électeurs de la gauche qui sont en déshérence totale depuis l’élection d’Emmanuel Macron. (…) Son autre défi c’est d’essayer de réunir la gauche associative mobilisée sur des causes et le Parti socialiste, un peu sur le modèle de Joe Biden », décrypte Guillaume Daret. Mais quel espace politique pour espérer l’emporter ? « Anne Hidalgo a un profil intéressant mais elle a un déficit énorme de notoriété. A Paris, on la connaît mais en dehors de Paris qui connaît Anne Hidalgo ? », analyse Philippe Moreau-Chevrolet. Un des principaux enjeux sera également son rapport avec les écologistes qui s’apprêtent à passer le premier tour de leur primaire très attendue.
E. Zemmour ira-t-il ?
Autre événement marquant du week-end, l’irruption d’Éric Zemmour dans le paysage politique. Lundi 13 septembre, la chaîne CNews a annoncé que l’éditorialiste n’aurait plus d’émission par souci de décompte le temps de parole. « Le CSA contraint CNews et Éric Zemmour à ne pas pouvoir continuer l'émission qu'ils faisaient ensemble », a ainsi déclaré CNews. Si Eric Zemmour n’est pas officiellement candidat à l’élection présidentielle, sa présence dans le débat politique national risque de faire de l’ombre à l’électorat de Marine Le Pen. « Eric Zemmour insinue du doute dans l’évidence du Rassemblement national d’être au second tour », analyse Guillaume Daret. « On parle beaucoup de lui, même s’il est très critiqué. Mais la réalité c’est qu’il fait du bruit et c’est extrêmement important », estime Véronique Reille-Soult. « Sur YouTube, il y a des centaines de vidéos associée à son nom, il n’a pas le même déficit de popularité que les autres candidats », précise-t-elle.