Invités :
Jean-Michel Salvator, directeur des rédactions au Parisien / Aujourd’hui en France
Valérie Astruc, cheffe adjointe du service Politique
Rachel Binhas, journaliste indépendante
Emile Leclerc, directeur d’études de l’institut de sondage Odoxa
Yannick Jadot (27,7 %) et Sandrine Rousseau (25,14 %) sont au coude-à-coude à la veille du second tour des primaires écologistes. Les deux candidats s'affronteront du 25 au 28 septembre 2021 en vue de représenter leur famille politique à l'élection présidentielle de 2022. Si l’on attendait la présence de Yannick Jadot au second tour, celle de Sandrine Rousseau est plus inattendue, mais sa radicalité semble avoir séduit une partie de l’électorat. Une chose est sûre : le duel s’annonce très serré. « On est face à un match entre deux personnalités, mais aussi deux politiques radicalement différentes. Aux vues du programme des uns et des autres, on a le sentiment, par le jeu des reports de voix, que Yannick Jadot aura du mal à imposer sa vision réaliste aux militants », analyse Jean-Michel Salvator. Delphine Batho, ancienne ministre de l'Écologie, arrivée en troisième position a annoncé qu’elle ne donnerait pas de consigne de vote. Éric Piolle pourrait faire de même. « Tout l’enjeu de cette élection est de savoir si EELV est un parti de gouvernement, prêt à gouverner le pays ou si c’est un parti qui veut rester dans sa tradition, à savoir radicale contestataire. Sandrine Rousseau incarne plutôt la ligne radicale contestataire, Yannick Jadot la ligne réaliste », décrypte Valérie Astruc. Une chose est sûre : le résultat sera scruté de près par Anne Hidalgo qui vient d’officialiser sa candidature à la présidence de la République.
Zemmour bouleverse la droite et l’extrême droite
Autre phénomène du week-end, Éric Zemmour était ce week-end à Nice et à Toulon, officiellement pour dédicacer son livre. S’il n’est pas officiellement candidat à l’élection présidentielle, il se comporte tout comme. « Il y a un engouement médiatique car il fait de l’audience. Les chaînes, la radio, les journaux se l’arrachent », explique Valérie Astruc. « On ne sait toujours pas s’il ira jusqu’au bout. Il a deux handicaps, le premier, les 500 signatures et aucun parti ne va vouloir l’aider pour les avoir. Le deuxième est celui de l’argent. On ne sait pas comment il va pouvoir financer sa campagne. On donne beaucoup de place à quelqu’un dont on ne sait toujours pas s’il ira jusqu’au bout ».
Pour le moment, Éric Zemmour est crédité de 10% des votes selon la dernière enquête d’opinion Harris publiée dans Challenges. « C’est plus qu’Hidalgo, plus que Jadot, plus que des grands professionnels de la politique », analyse Jean-Michel Salvator. Reste à savoir si l'éditorialiste saura présenter un vrai programme. Mais son irruption dans le paysage politique chamboule de ce fait tous les pronostics et bouleverse les stratégies à droite, à l'extrême droite, et même à l'Élysée.