Nos invités :
- Patricia Allémonière, spécialiste des questions internationales, ancienne grand reporter pour TF1
- Guillaume Lagane, spécialiste des questions de défense et des relations internationales, maître de conférence à Sciences Po
- Meriem Amellal, journaliste à France 24, spécialiste du Moyen-Orient et de l'Afrique
- Général Jean-Paul Palomeros, ancien chef d'état-major de l'armée de l'air, ancien commandant suprême de la transformation de l'OTAN
Le 7 octobre une déflagration mondiale a ramené la guerre au Proche Orient, d'abord à Gaza, maintenant au Liban et peut-être demain en Iran. Le massacre du 7 octobre, avec plusieurs attaques simultanées sur le territoire visant des infrastructures militaires, le festival Tribe of Nova et plusieurs kibboutz a mis en lumière les failles des services de renseignements israélien. La réponse israélienne ne s’est pas fait attendre avec la multiplication des bombardements à Gaza afin d'affaiblir le Hamas. L'Etat hébreu cible désormais le Hezbollah au Liban après une série d’explosions de bipeurs, talkies-walkies et plusieurs bombardements aériens. De son côté, l'Iran qui se tient historiquement derrière le Hezbollah a lancé près de deux cents missiles en direction d'Israël ce mardi 1er octobre, faisant craindre l'expansion du conflit dans la région.
Pour Patricia Allémonière, il y a eu un « choix politique » de ne pas tirer les conséquences par rapport au « document qui prévoyait ce type d’attaque ». Les autorités politiques étaient concentrées sur « la Cisjordanie et l’armée quant à elle, avait centré son intérêt sur le Liban et le Hezbollah.
Est-ce que la violence de la réaction israélienne est une réponse à la hauteur du choc subi par Israël ce jour-là ? « Il est difficile de faire un rapport purement mathématique entre les pertes qu’on subi et celles qu’on doit faire subir à l’adversaire » affirme Guillaume Lagane. Ce qui est certain c’est que « jamais un tel phénomène ne s’était produit » « 1200 morts en une journée sur le territoire d’Israël ». Pour Meriem Amellal, ce n’est plus une guerre « habituelle », les Israéliens sont dans une optique de « survie ».
Si le Premier ministre Benyamin Netanyahu est toujours critiqué, face à une société qui se sent menacée, comment les Israéliens voient ils l’armée ? Pour le général Jean-Paul Palomeros, il y a eu un choc car « Tsahal n’a pas protégé les citoyens ». « Le pouvoir politique n’a pas voulu accepter l’idée même qu’il puisse se passer quelque chose à cet endroit ».
Le 7 octobre a eu une résonance dans le monde entier, y compris en France ou en Tunisie avec une résurgence de l’antisémitisme. Aujourd’hui, la communauté juive « a peur », et Benyamin Netanyahu a fait monter « ce rejet » du peuple israélien désormais vu comme un peuple « d’oppresseurs ».
Pour Général Jean-Paul Palomeros, en Israël ce qui est frappant aujourd’hui c’est qu’il n’y a plus d’hommes et de femmes de paix. On assiste à une « omniprésence de la violence dans les relations internationales » et « on a laissé les extrémistes prendre une place qui ne pouvait conduire qu’à ce qui se passe aujourd’hui ».