- Boris Chaumette,psychiatre au GHU Paris psychiatrie et neurosciences
- Audrey Goutard, chef du service enquête et reportage
- Céline Parisot, présidente de l’Union Syndicale des Magistrats
Valérie Bacot, femme de 40 ans, est accusée d’avoir assassiné son mari violent. Cette femme se faisait violer depuis ses 12 ans par son beau-père, celle-ci tombe enceinte à 17 ans de lui et a donc la contrainte de vivre avec celui-ci, homme qui est ensuite devenu son mari. En 2016, Valérie Bacot finit par le tuer et l’enterre dans la forêt : elle était son esclave depuis ses 12 ans et voulait protéger sa fille de 14 ans.
« Dans ce genre de situation, la justice a pour mission de vérifier les réelles motivations de l’accusée, les questions ont pour but de prendre le plus de recul possible » explique Céline Parisot. Un juge d’instruction l’a suivie pendant plusieurs années pour comprendre les conditions de vie de la femme. L’accusée voulait que ses enfants soient majeurs pour ensuite se suicider.
L’affaire Sauvage est un exemple de cette même situation, une femme battue pendant 47 ans. En 2012, Jacqueline sauvage tire à 3 reprises dans le dos de son mari avec un fusil. Celle-ci est condamnée à 10 ans de prison pour homicide prémédité. En 2016, l’accusée est graciée par François Hollande.
Il y a encore peu de temps, le féminicide n’était pas reconnu. Aujourd’hui, on compte environ 20% de violences conjugales en plus par rapport à l’année dernière. Le confinement, lié à la pandémie, a mis lumière ces violences, près de 220000 femmes en subissent de leur conjoint. « Beaucoup de femmes portent plainte mais celles-ci ne sont pas suivies, il y a défaillance de la justice. »