Nos invités :
- Pascal Boniface, géopolitologue et directeur de l'IRIS
- Nicolas Normand, ancien ambassadeur de France au Mali, Congo et Sénégal
- Anthony Bellanger, éditorialiste à France Inter et spécialiste des questions internationales
Après le Niger, le Gabon se réveille avec des militaires au pouvoir. Les Putschistes souhaitent mettre fin au régime en place et mettre à la retraite le président Ali Bongo dont la ré-élection venait d’être annoncée. Une opération militaire qui signe la fin de 55 ans de règne de sa famille. À Libreville, les habitants célèbrent cette victoire. « Une liberté retrouvée » selon eux depuis l’annonce faite par les militaires. Le général Oligui est désigné « président de la transition ». Celui-ci commandait la garde républicaine aux côtés de son président. Le gouvernement français a condamné le coup d’État en cours et suit de près la situation. 12 000 Français vivent actuellement au Gabon. « C’est un coup d’État sans un coup de feu, sans victime à part un régime finissant et qui ne devait plus rester au pouvoir » explique Pascal Boniface.
Dans la nuit du mercredi 30 août, des proches d’Ali Bongo fuyaient le Gabon avec des mallettes pleines de billets. Le Gabon est un pays extrêmement riche de ses matières premières, cependant, 50% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Aujourd’hui, les frontières du Gabon restent encore fermées.
Le « président de la transition » ne va pas organiser une transition rapide. « La manière la plus rapide aurait été de recompter les bulletins de vote » défend Nicolas Normand. Le président aurait donc été élu de façon légale. Avec le rejet des élections truquées et le régime qui n’avait aucune transparence, la population se réjouit. En effet, le résultat des 64% en faveur d’Ali Bongo n’était pas du tout « crédible ». « C’était vraiment des élections à huis clos » ajoute l’ancien ambassadeur de France.