Nos invités :
- Valérie Niquet, spécialiste Asie à la fondation pour la recherche stratégique
- Sylvie Matelly, éditorialiste et directrice de l’Institut Jacques Delors
- Pierre-Antoine Donnet, spécialiste de l’Asie, ancien correspondant de l’AFP en Chine
Éviter que la rivalité ne dégénère en conflit, tel est l’objectif affiché de la rencontre entre Joe Biden et Xi Jinping. Les deux superpuissances ont dialogué hier, mercredi 15 octobre, à San Francisco. Une entretenue qui montre à quel point la Chine est habile, juge Valérie Niquet. En donnant l’impression qu’un conflit peut éclater à tout moment à Taïwan, Xi Jinping montre ainsi à la fois son importance, le fait qu’il puisse faire pression, et met aussi en avant ses intentions. « Ce qu’il veut, c’est un retour à la division du monde entre deux grandes puissances, les États-Unis et la Chine », analyse la spécialiste. Cette rivalité n’est pas neuve. Comme le rappelle Sylvie Matelly, le territoire d’Asie de l’Est a depuis longtemps eu l’ambition de devenir la première puissance économique au monde. Une ambition qui tend aujourd’hui à être contrariée par les faits, puisque l’économie américaine se porte mieux que jamais, avec une croissance rapide et supérieure à celle de la Chine.
Après l’Ukraine et Gaza, faut-il redouter un conflit à Taïwan ? Ce que remarque en tout cas Pierre-Antoine Donnet, « c’est que le ton a profondément changé » depuis le G20 de Bali, l’année dernière, où la Chine était nettement plus agressive et n’avait que des griefs à énoncer contre les États-Unis, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. En tout cas, même si au Moyen-Orient, les tensions sont actuellement très fortes, il n’y a pas encore de « flammes », et Xi Jinping souhaite avant tout se montrer comme un être responsable et qui désire la paix.