Invités :
- Lisa Thomas-Darbois, directrice adjointe des études France de l'Institut Montaigne
- Stéphanie Dépierre, journaliste politique pour La Chaine Parlementaire
- Mathieu Souquière, essayiste, expert associé à la Fondation Jean Jaurès
- Nicolas Barré, directeur du journal Les Echos
L'examen en séance publique de la première partie du budget consacré aux recettes n'a pas pu aller à son terme après six jours d'échanges parfois houleux. Ce sont 1508 amendements qu'il reste à étudier alors que l'examen du texte s'arrête et ne reprendra qu'en novembre 2024. On assiste à une « situation inédite », déclare Stéphanie Dépierre, dans laquelle « le Premier ministre a tenu à ouvrir le dialogue au lieu de recourir à un 49-3. Une chose est certaine, ce budget est le plus difficile à faire adopter depuis le début de la Vème République » affirme Mathieu Souquière. « Non seulement le Premier ministre n'a pas la base politique suffisante mais nous n'avons jamais connu un tel niveau d'effort demandé ». Sur la partie recette, Nicolas Barré averti qu'il n'y a « aucune réflexion » sur l'impact que pourraient avoir les amendements votés sur l'économie. Il rappelle qu'une « ponction de 40 milliards d'impôts supplémentaires effondrerait la croissance ». Pour Lisa Thomas-Darbois la situation est compliquée, « on voit qu'au sein même du bloc central la plupart des amendements ne sont pas soutenus ».
Comment expliquer ce manque de soutien à Michel Barnier ? La ligne politique proposée par ce dernier est trop éloignée de celle défendue par les macronistes depuis 2017 selon Stéphanie Dépierre. Pour Mathieu Souquière personne ne souhaite soutenir un effort qui n'est pas tenable car derrière l'austérité il y a l'impopularité.