Description

Invités: 

  • Nicolas Prissette, éditorialiste à La Tribune Dimanche 
  • Rachel Binhas, journaliste au service société de Marianne 
  • Benjamin Morel, politologue, maître de conférences en droit public à l’université Paris II 

La rentrée s’annonce périlleuse pour le gouvernement. Le projet de loi immigration arrive ce lundi au Sénat. Alors que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, souhaiterait changer l'Aide médicale d’Etat (AME) en Aide médicale d’urgence (AMU), 3000 soignants ont signé une tribune publiée dans Le Monde exhortant le gouvernement à maintenir l'Aide médicale d’État.  « L’idée est de réduire le panier de soins considéré comme l’un des plus généreux d’Europe, pour retrouver ce que l’on peut voir dans les autres pays de l’Union européenne », explique Rachel Binhas. Le débat politique est engagé. « L’AME relève des droits de l’Homme. Au-delà du principe même de l’AME c’est quelque chose de plus profond qui est sous tendu et qui peut être un élément de rupture dans la majorité. L’objectif d’Elisabeth Borne est de tenir cette majorité », explique Benjamin Morel. Gérald Darmanin parviendra-t-il à trouver une majorité pour adopter le texte ? À droite, beaucoup s’opposent notamment à l’article 3, permettant la régularisation des personnes évoluant dans les métiers en tension. « Aujourd’hui, obtenir un vote au Sénat sur ce texte paraît une gageure », ajoute Benjamin Morel. Le gouvernement renoncera-t-il ? Le ministre de l’Intérieur se dit ouvert au compromis. « Le sujet est d’abord symbolique avant d’être technique et juridique », précise Nicolas Prissette.