Description

Invités :

Jeff Wittenberg, journaliste au service politique

Nicolas Prissette, éditorialiste à La Tribune Dimanche

Frédéric Micheau, directeur adjoint d’Opinion Way 

Mercredi 7 février, François Bayrou a annoncé qu’il n’entrerait pas au gouvernement de Gabriel Attal en l’absence «d’accord profond sur la politique à suivre» estimant qu’il y avait un « désaccord profond sur la politique à suivre ». Alors que le chef de gouvernement doit finaliser son équipe rapprochée, le nom du leader centriste, relaxé dans l’affaire des assistants parlementaires du Modem, circulait pour plusieurs portefeuilles, notamment celui de l’Education nationale. « Il voulait un ministère taillé pour lui. (…) Il y a évidemment ce qui est dit en surface mais surtout toutes les rancœurs de François Bayrou qui ont été tues pendant sept ans et sa mise en examen dans l’affaire des emplois du Modem. On sent que tout ça sort de façon extrêmement puissante depuis lundi et l’annonce de sa relaxe », commente Jeff Wittenberg. 

Le fondateur du Modem de 72 ans vise désormais la présidentielle de 2027. « Il a été blanchi par la Justice lundi 5 février, et maintenant, il peut se projeter sur l’avenir c'est-à-dire une tentative de candidature en 2027. Et pour cela, il fallait qu’il apparaisse comme étant détaché d’Emmanuel Macron. Il a l'opportunité de le faire. Le coup qu’il vient de faire vient de lui. Son point politique n’est pas tant sur le fond mais plutôt sur la façon de faire de la politique », explique Nicolas Prissette. 

En tant que poids lourd de la politique française depuis plusieurs décennies, François Bayrou a-t-il un véritable coup à jouer auprès de l’opinion ? « Il a une notoriété très large », souligne Frédéric Micheau. « Il fait partie des dernières grandes personnalités très visibles dans l’opinion publique. C’est un capital politique extrêmement fort et qui est un atout dans l’éventualité d’une campagne présidentielle, qui serait sa quatrième campagne présidentielle ». En 2017, l’ancien ministre avait apporté un soutien précieux à Emmanuel Macron, une alliance qui avait permis au candidat En Marche de remporter le scrutin suprême.