Invités :
Armelle Charrier, éditorialiste en politique internationale à France 24
Frédéric Encel, docteur en géopolitique, maître de conférence à Sciences Po
Anne Nivat, grand reporter, spécialiste de la Russie
Lundi 15 novembre 2021, les 27 membres de l’Union européenne se sont réunis à Bruxelles pour décider des nouvelles sanctions contre le régime biélorusse d’Alexandre Loukachenko, accusé d’orchestrer un trafic de migrants à sa frontière avec la Pologne. Dans la foulée, le chef d’État biélorusse s’est dit favorable au rapatriement de ces milliers de migrants actuellement bloqués.
« C’est une instrumentalisation à outrance. Elle est à double usage. Il s’agit de jouer le défenseur du sol national et de diviser les Européens », analyse Frédéric Encel.
Comment les Polonais voient l’arrivée de ces migrants à la frontière ? La Pologne a annoncé, lundi 15 novembre, la construction d’un mur pour protéger sa frontière. Elle a également sollicité l’OTAN. « Cette crise nous permet de vous rendre compte, une fois de plus, qu’au sein des 27 nous n’avons pas du tout les mêmes valeurs », commente Anne Nivat.
Ainsi, comment l’Europe peut-elle faire face à une telle crise ? « Le régime polonais ne respecte en réalité plus rien de l’esprit de l’Union européenne », estime Frédéric Encel.
La question migratoire pose avant tout la question de l’unité de l’Europe dans sa globalité. Elle en est aussi le tendon d’Achille car elle montre le point de vue des uns et des autres. « Si nous n’arrivons pas à avoir un élan commun, l’Europe se retrouvera de plus en plus faible », a alerté Armelle Charrier. À six mois du scrutin, ces images choc des migrants s’invitent pleinement dans le débat de la campagne présidentielle.