Invités :
- Elizabeth Pineau, correspondante à l’Élysée et Matignon pour Reuters
- Roland Cayrol, politologue et directeur conseil de “Régions magazine”
- Émile Leclerc, directeur d’études chez Odoxa
Les discussions se poursuivent à l’Assemblée nationale à propos du budget. Tandis que Michel Barnier a fait la demande d’une autorisation au Conseil des ministres à utiliser le 49.3, les Français s’indignent face à cette méthode. Une tension de plus dans le pays. Émile Leclerc indique de 65% des Français considèrent que l’utilisation du 49.3 dans ce vote du budget n’est pas justifié selon un sondage Odoxa. La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a tout de même précisé que ce n’était pas la volonté du Premier ministre de l’utiliser. Le jeudi 24 octobre 2024, Elizabeth Pineau est convaincue de la sincérité du chef du gouvernement : “je serais très étonnée qu’il dégaine le 49.3 demain ou même lundi.”
Des fractures apparaissent dans le socle gouvernemental. Le Modem et la gauche ont voté ensemble l’amendement qui pérennise la taxe sur les hauts revenus contre l’avis du gouvernement… La coalition gouvernementale, composé du Modem, de Renaissance, d’Horizon et des Républicains, n’a jamais semblé si fragile. D’ailleurs, l’alliance a perdu un poste important cette semaine : celui de la vice-présidence de l’Assemblée. C’est finalement un écologiste, Jérémie Iordanoff, qui a été élu le mardi 22 octobre 2024, en battant la députée LR Virginie Duby-Muller. De leurs côtés, Gabriel Attal et Laurent Wauquiez, qui se livrent une guerre sans merci et briguent tous deux la présidence pour 2027, doivent désormais collaborer au sein de ce “socle commun”. “Dans une Assemblée ingouvernable, ils sont bien forcés de travailler ensemble”, analyse Roland Cayrol qui rappelle que l’essentiel des amendements sont présentés par la majorité théorique et affirme qu’ils ne seront pas adoptés. “C’est un petit théâtre politique”, affirme le politologue.