Invités :
- Caroline Michel-Aguirre, journaliste-reporter au magazine Le Nouvel Obs
- Lisa Thomas d’Arbois, directrice adjointe des Études France à l’Institut Montaigne
- Henri Sterdyniak, économiste et fondateur des Économistes Atterrées
- Stéphane Vernay, directeur de la rédaction parisienne de Ouest-France
La France est désormais l’un des pays d’Europe les plus endettés avec une dette publique s’élevant à plus de 3 000 milliards d’euros. Un défi pour le gouvernement Barnier qui a présenté son projet de loi finances 2025 le jeudi 10 octobre 2024 en Conseil des ministres. L’objectif du gouvernement : 60 milliards d’économies. Le plan de redressement du budget prévoit des coupes dans France Travail et l’Éducation nationale : 2 200 postes de fonctionnaires seront supprimés au total. La Sécurité sociale devra aussi réduire les dépenses, tout comme les collectivités locales qui hériteront de 5 milliards d’euros en moins. La baisse du taux de remboursement des consultations médicales “fait partie des options” selon Antoine Arnaud, ministre de l'Economie et des Finances.
En parallèle, les 400 entreprises les plus riches vont devoir payer plus d’impôts durant deux ans. La même mesure concerne les ménages les plus aisés : les couples gagnant plus de 500 000 euros par an devront reverser 20% de leur revenu. Un “budget perfectible” a déclaré Michel Barnier qui précise : “j’ai dû le construire en 15 jours. Ce n’est pas possible de tout faire bien en aussi peu de temps”. Pour Henri Sterdyniak, “c’est un tournant par rapport à la période de Macron triomphant si on peut dire”, qui pointe les mesures prises par les divers gouvernements macronistes ne se préoccupant pas du déficit. “Ce tournant est un peu minable parce qu’il n’y a pas de plan à moyen/long terme.”, affirme le fondateur des Économistes Atterrées. Le budget 2025, envisagé comme “de responsabilité” par le gouvernement, sera discuté la semaine du 14 octobre à l’Assemblée, dans une ambiance qui promet d’être agitée.