Description

Nos invités

  • Maud Descamps, journaliste Économie pour Télématin
  • Erwan Benezet, journaliste Économie au Parisien-Aujourd’hui en France 
  • Arnaud Aymé, spécialiste Transports et Industrie pour Sia Partners  


Alors que le super sans plomb-95 frise les 2€ le litre, faut-il espérer une baisse des carburants avec l’autorisation de vendre à perte dans les stations-services ? Certains s’interrogent déjà sur cette baisse des prix à la pompe qui reste difficilement envisageable. Cette nouvelle mesure à l’initiative de la Première ministre, Élisabeth Borne, permettrait de réduire jusqu’à 47 centimes le litre de carburant alors que les tarifs atteignent un nouveau record. Avec la vente à perte, les stations-services pourraient dès le mois de décembre et pour six mois, proposer un tarif inférieur à son prix d’achat, jusqu’à 25% moins cher. Si la mesure est appliquée, certains automobilistes s’attendent déjà à prendre leur mal en patience pour faire leur plein d’essence. Cette annonce du gouvernement laisse certains experts dubitatifs. En effet, de telles réductions coûteraient trop cher aux enseignes. Mais quelques centimes de remise seraient possibles et suffisants pour accroître la concurrence entre les distributeurs. 

Malgré cette hausse des prix des carburants, le passage à la voiture électrique reste encore inaccessible pour la plupart des Français. Alors les distributeurs vont-ils jouer le jeu et ainsi favoriser le pouvoir d’achat des automobilistes ? Si la grande distribution peut prétendre à un tel sacrifice, cela pose plus de problème aux petites stations indépendantes qui ne feront pas le poids dans cette course au rabais. Rappelons que si la vente à perte est interdite, c’est parce que cette manœuvre permet aux gros sur le marché d’asphyxier les plus petits. Malgré le risque d’une « distorsion de concurrence », le gouvernement envisage sérieusement cette solution qui sera soumise au vote à l’Assemblée nationale. Après avoir investi pas moins de huit milliards d’euros en 2022 pour contribuer à cet effort collectif, l’exécutif se trouve dans l’impasse. Pour ne pas taper une nouvelle fois dans les caisses publiques, il serait donc prêt à renier sur cette loi de 1963 concernant la vente à perte. Aujourd’hui, c’est donc au privé de faire un effort, ce qui impliquerait certainement une hausse des prix de l’alimentaire pour compenser ce manque à gagner. Devons-nous nous préparer à une flambée durable ? La réponse avec nos invités.