Description

Invités :

Valérie Niquet, responsable du pôle Asie à la Fondation pour Recherche Stratégique (FRS)

Sylvie Matelly, économiste et directrice adjointe de l’IRIS

Éric Chol, directeur de la rédaction de l’Express, spécialiste de la Chine

Disparue depuis le 2 novembre dernier, suite à ses accusations de viols contre un ancien haut dignitaire du régime chinois, la joueuse de tennis chinoise Peng Shuai est réapparue à travers deux vidéos publiées les 20 et 21 novembre 2021par les médias de l’État chinois. On peut la voir notamment lors d’un dîner samedi soir et lors d’un tournoi de tennis junior dimanche. Cette apparition fait suite à une mobilisation internationale de grande ampleur, notamment du monde du tennis, mais aussi de sportifs du monde entier. Néanmoins, ces images sont une preuve de vie, pas de liberté et n’ont pas suffi à rassurer le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui a appelé le gouvernement chinois à plus de clarté, faute de quoi il pourrait y avoir des conséquences diplomatiques. « Si le gouvernement chinois veut faire la clarté, il faut permettre à madame Peng Shuai de parler », a-t-il déclaré sur le plateau du Grand Jury. Lundi 22 novembre dans l’après-midi, la sportive s'est entretenue avec le président du Comité international olympique. Elle aurait expliqué qu’elle se porte bien, qu’elle est chez elle à Pékin.

« Le cas de Peng Shuai n’est pas du tout isolé. Le régime chinois ne respecte aucune règle de droit, il n’y a pas de système judiciaire indépendant. Lorsque quelqu’un gêne, il disparaît pendant quelques mois, le temps de prendre des meilleures dispositions vis-à-vis du régime », commente Valérie Niquet. 

Depuis la pandémie du Covid-19, il semblerait que le régime chinois se durcisse. Ainsi de nombreux blogueurs et acteurs ont disparu et ne sont plus jamais réapparus. Néanmoins, le cas de Peng Shuai a considérablement porté atteinte à l'image internationale des dirigeants chinois. « Ils ne s’attendaient pas à ce qu’il y ait autant de réactions. On a vu réagir l’ensemble de la communauté tennistique, les chancelleries, la Maison Blanche, le Quai d’Orsay… », analyse Éric Chol. Certains ont même appelé au boycott des Jeux Olympiques d’hiver, prévus en février prochain à Pékin, ce qui pourrait-être plus embarrassant pour la diplomatie chinoise…