Invités :
Olivia Détroyat, journaliste économique au Figaro
Ivan Logvenoff, journaliste-pigiste, spécialiste des questions agricoles
Jean-Marc Daniel, économiste, professeur émérite à l’ESCP Business School
Pas moins de 85 départements sont désormais en proie à la colère agricole. Cela fait maintenant huit jours que le mouvement, soutenu par la FNSEA, a débuté. Les agriculteurs multiplient les barrages sur les routes de France, pour exiger des mesures concrètes du gouvernement. Ce jeudi 25 janvier, la colère gagne l’Ile de France. Dans les Yvelines, des tracteurs ont entamé une opération escargot entre Montfort l'Amaury et Rocquencourt. Des actions sont également prévues en Essonne et en Seine-et-Marne. « Il y a un vrai sentiment de solitude, de frustration et d’incompréhension par rapport à l’accumulation de normes, de difficultés économiques. Ce n’est pas nouveau. Il y a une étincelle mais cela fait déjà plusieurs mois que cette colère agricole monte à bas bruit », commente Olivia Détroyat. L’enjeu est d’éviter l’embrasement.
Et ce mouvement, soutenu par 9 Français sur 10 prend désormais une dimension politique. Il y a quelques jours, le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, a officialisé le report de la grande loi de programmation agricole qui devait être présentée hier. De son côté, Gabriel Attal doit réunir certains ministres ce jeudi 25 janvier en vue de faire des annonces très prochainement. « Politiquement, Gabriel Attal s’est rendu compte très vite d’ouvrir un front social du côté des agriculteurs. (…) Après la réforme des retraites et de l’immigration qui ont beaucoup clivé, il y a une volonté de ne pas relancer les divisions à l’Assemblée nationale et de réfléchir en profondeur sur ce nouveau modèle agricole », explique