Invités :
- Stéphane Zumsteeg, directeur du département politique et opinion d’IPSOS
- Michel Fize, sociologue, spécialiste de la jeunesse et de l’éducation
- Axel Ronde, porte parole du syndicat CFTC Police
Mardi 16 avril, Philippe, un jeune homme de 22 ans, a été violemment agressé par au moins trois individus à Grande-Synthe, dans le Nord. Transporté à l’hôpital dans le coma, il est décédé quelques heures plus tard. Une enquête pour meurtre en bande organisée a été ouverte. Les deux suspects sont des mineurs de 14 et 15 ans. Actuellement en garde-à-vue, ils auraient piégé la victime dans un guet-apens. Les habitants sont extrêmement choqués. Une marche blanche est organisée ce vendredi 19 avril. « C’est traumatisant. Tous les éléments sont réunis pour frapper le plus possible la population », explique Stéphane Zumsteeg. « Cela laisse des traces dans l’opinion et se traduit politiquement. Cela contribue à renforcer dans la société française, l’idée selon laquelle tout se délite ».
Ce meurtre intervient après une triste série de drames similaires, notamment la mort de Shemseddine, un adolescent de 15 ans, à Viry-Châtillon. « Il y a une imprégnation de la société française de la violence », souligne Michel Fize. Comment faire face à l’ultra violence commis par les très jeunes ? Ce sujet est devenu une urgence pour le gouvernement. En déplacement à Viry Châtillon jeudi 18 avril, le Premier ministre Gabriel Attal a évoqué plusieurs propositions pour durcir le ton et entraîner un « sursaut d’autorité ». Parmi les mesures ? Un retrait de points au Bac ou au Brevet en cas de perturbation grave, des commissions éducatives pour les élèves de primaire, le rétablissement de l’autorité parentale avec l’instauration de travaux d’intérêt général et une réforme de la justice des mineurs. Le locataire de Matignon laisse désormais 8 semaines de débat aux acteurs concernés pour affiner ces propositions.