Invités :
Sandra Hoibian, directrice du pôle Société au CREDOC
Mathieu Souquière, expert associé à la Fondation Jean Jaurès
Jean Garrigues, historien, président du Comité d’Histoire Parlementaire et Politique
Inspiré du mouvement social canadien, qui paralyse depuis plusieurs jours la capitale Ottawa, le Convoi de la liberté appelle, les 12 et 13 février, à bloquer Paris et « prendre d’assaut Bruxelles », pour protester contre les mesures sanitaires et la baisse du pouvoir d’achat. Un mouvement qui fait largement penser à celui des Gilets jaunes, en 2018. Sur Facebook, l’un des groupes qui rassemblent les partisans de ce mouvement, est passé de 50 000 à 350 000 membres en deux semaines. Bordeaux, Brest ou Montpellier… Ce jeudi 10 février, plusieurs convois se sont donnés rendez-vous un peu partout en France afin de prendre la route pour emprunter ce qu’ils appellent le « Convoi de la liberté ». Ils sont antivax et anciens Gilets jaunes et n’ont qu’un mot d’ordre : « Liberté ».
A Paris, le préfet à interdit la manifestation. Une décision qui ne passe pas. Pour l’heure, le mouvement n’est pas soutenu par les syndicats. « Ce type de mouvement spontané est fondé sur une perception irrationnelle du réel », explique Jean Garrigues.
A moins de deux mois de l’élection présidentielle, le pouvoir d’achat est le principal centre de préoccupation. « Il y a eu une certaine pause, où tout le monde s’est focalisé sur la question sanitaire. Mais aujourd’hui ce n’est pas un hasard si le débat resurgit », analyse Sandra Hoibian.
Pour beaucoup, ce sentiment se traduit par le vote contestataire, notamment à l’extrême droite. « Il y a la crainte du déclassement pour la classe moyenne », analyse Mathieu Souquière.