Invités :
- Cyril Graziani, chef du service politique de France Télévisions
- Fabrice d'Almeida, historien et vice président de l’université Panthéon-Assas
- Jacques Follorou, journaliste d’investigation au Monde
Sur la péninsule corse, les revendications indépendantistes se poursuivent. Après deux semaines marquées par la violence, la jeunesse réclame l'autonomie de l'île. Alors que Gérald Darmanin devait s'y rendre le mercredi 16 mars, il n'a pas écarté l'hypothèse de l'indépendance corse dans une interview accordée à Corse Matin. Une déclaration vivement critiquée par l’opposition qui accuse le ministre de l’Intérieur de céder à la violence. Jusqu’où ira ce regain de nationalisme ?
Le ministre de l’Intérieur prolonge sa visite en Corse pour tenter d’apaiser les tensions après deux semaines de violences et de protestations suite à l’agression d’Yvan Colonna en prison. Ce militant nationaliste est devenu un symbole de patriotisme pour une partie de la jeunesse corse qui bloque l’accès de l’université de Corte. Paralysée par les mouvements protestataires, l’université a suspendu ses cours. Les étudiants mobilisés dans cette révolte patriotique réclament l’autonomie de l’île voire l’indépendance pour que l’État français reconnaisse enfin la double identité des citoyens corses. Depuis une semaine, l'île s’est véritablement embrasée et déplore de nombreuses incivilités avec un tribunal incendié et un centre des impôts détruit et des forces de l’ordre prises pour cible. Aux revendications indépendantistes se sont ajoutées la délocalisation de prisonniers corses, accordée par le gouvernement qui a rapatrié deux membres du commando Erignac. Les militants nationalistes plus anciens tentent de canaliser le rassemblement des jeunes manifestants. Comment apaiser la colère des jeunes générations ?
Progressivement, le gouvernement lâche du lest et tente de trouver un terrain d’entente à commencer par le transfert d’Yvan Colonna en Corse et l’ouverture des discussions sur l’autonomie de l’île. La violence est-elle l’unique levier à actionner pour retenir l’attention du gouvernement ? L’offensive de la jeunesse soutient cette hypothèse. À un mois du premier scrutin, les adversaires politiques d’Emmanuel Macron accusent le Président de céder au chantage et à la violence comme un argument politique en sa faveur. Le candidat à sa propre succession présentera cet après-midi son programme et devra justifier ce parti-pris politique qui divise.