Description

Invités :

Dr Edouard Obadia, médecin réanimateur à l’hôpital privé Claude Galien, en Essonne

Dr Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale, Université de Genève

Sandra Hoibian, directrice du pôle Société au CREDOC

Dr Richard Handschuh, médecin généraliste, membre du syndicat MG France

Face à la reprise de l’épidémie partout en Europe, certains pays prennent des mesures exceptionnelles. À partir du lundi 15 novembre 2021, l’Autriche a notamment annoncé le confinement des personnes non-vaccinées. En France, le niveau d’incidence reste encore assez calme bien que le taux de reproduction soit supérieur à 1 et qu'il progresse rapidement dans certaines régions. 

De son côté, le gouvernement poursuit sa campagne de vaccination. L’objectif ? Éviter l’encombrement des hôpitaux. À l’heure actuelle, 88% des adultes français sont entièrement vaccinés et 4 millions ont déjà reçu leur troisième dose. Pour le moment, cette montée ne se traduit pas encore par une augmentation des admissions en réanimation. « Ceux qui viennent à l’hôpital et ont des formes sévères sont des non-vaccinés dans la très grande majorité. On peut attraper la maladie même en étant vacciné, mais elle limite les formes graves. Aujourd’hui, la problématique de l’hôpital est d’éviter de saturer nos services de médecine et de soins critiques d’autant que l’hiver va amener une possible grippe et que les membres de soignants manquent. Beaucoup ont changé de voie depuis un an et demi », affirme Édouard Obadia.

Toute l’Europe est en train de subir le choc de cette vague liée au variant Delta. Dès lundi, les non-vaccinés autrichiens n’auront plus le droit de sortir de leur domicile, sauf pour faire leurs courses, se rendre à des soins médicaux ou aller en classe. La mesure s’applique dès l’âge de 12 ans. En cas d’infraction, les amendes s'élèveront de 500 à 1450 euros. « Le danger est de créer une certaine forme de radicalisation en séparant les populations. Si on rompt le dialogue entre des personnes vaccinées et les non-vaccinées, on va être sur une polarisation de plus en plus forte. Il y a une vraie question démocratique et de cohésion sociale qui se pose », analyse Sandra Hoibian. Sur une telle mesure, l’opinion française est partagée.