Nos invités :
- Olivier Marin, journaliste spécialiste des questions de logement et d’immobilier pour Le Figaro
- Séverine Amate, spécialiste des questions de logement, fondatrice de Amate Reseaunuance et membre des Experts France
- Henry Buzy-Cazaux, président-fondateur de l’Institut du Management des Services Immobiliers, membre du Conseil national de l’habitat
Revoir et simplifier les diagnostics de performance énergétique : telle est la directive du gouvernement qui ne parvient pas à atteindre ses objectifs en la matière. Est-ce le signe d’un abandon écologique ou au contraire, une solution de repli pour faire face à la crise du logement ? C’est en tout cas l’une des grandes annonces faites ce week-end par le gouvernement. Christophe Béchu, ministre de la Transition énergétique, a déclaré ce lundi 12 février 2024 corriger en profondeur les DPEC. Si cette annonce peut faire grincer des dents les Écologistes, elle a cependant été bien accueillie par les propriétaires. Grâce au nouveau calcul, les biens immobiliers classés F pourraient changer de catégorie et rester en location pendant plusieurs années. Un bonus accordé aux propriétaires qui devrait pouvoir leur permettre de souffler avant d’effectuer les travaux nécessaires. Jusqu’ici, le DPE était évalué en fonction des fenêtres, de l’isolation des murs, du chauffage et de la climatisation ainsi que de la capacité du ballon d’eau chaude. Souvent surdimensionné dans les petits appartements, c’est ce dernier critère qui sera désormais assoupli pour ne plus les pénaliser. 140 000 logements pourraient ainsi rester en location soit 15% des biens classés F ou G. Pourtant, la feuille de route ministérielle de ne prévoyait pas un tel recul, bien au contraire. En effet, il souhaitait à partir du premier janvier en finir avec les mono gestes pour accélérer la rénovation énergétique. Une nouvelle version de MaprimRénov devait d'ailleurs entrer en vigueur au 1er janvier. Au programme ? Une aide financière plus généreuse mais surtout plus exigeante sur les performances à atteindre. Pour être financée, une rénovation devait combiner au minimum deux travaux. Pour les ménages les plus modernes, l’État devait rembourser jusqu’à 90% pour des travaux de 70 000€ maximum permettant ainsi d’évoluer de deux classés sur l’étiquette de performance énergétique. En revanche, pas de subvention pour effectuer les travaux au compte goutte. Pour les entreprises du bâti, cette réforme jugée maladroite et contraignante interrogeait déjà. Alors, ce geste du gouvernement suffira-t-il à résoudre la crise du logement ? La réponse avec nos invités.