Nos invités :
- Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique
- Carl Meeus, rédacteur en chef du Figaro Magazine
- Gaël Sliman, président de l’Institut de sondages Odoxa
Gérald Darmanin aurait-il été recadré ? Élisabeth Borne s’est invitée ce lundi 28 août 2023 à son grand raout de Tourcoing pour mieux fagociter son ambitieux ministre de l’Intérieur qui ne cache plus sa volonté de s’inscrire à la bataille présidentielle de 2027. Ce dernier pense pouvoir rivaliser avec le Rassemblement National et ainsi coiffer au poteau Marine Le Pen. En ligne de mire, va-t-il briser l’unité de la majorité ? Tout à basculé au début de l’été pour Gérald Darmanin. Le ministre de l’Intérieur se serait bien vu à Matignon et aurait tout fait pour prendre la place de son invitée surprise, Élisabeth Borne. Sans succès. Depuis, il est omniprésent et multiplie ses déplacements en France et ses interventions dans la presse, quitte parfois à franchir la ligne rouge. Aujourd’hui, le ministre de l’intérieur qui jouait jusqu’ici les premiers de la classe opte dorénavant pour le rapport de force. C’est du moins ce que jugent certains proches du président de la République tandis qu’un autre ajoute : « Il fait du Macron avec trois ans d’avance. Mais il a raison, c’est ce qu’il faut faire ». Son attitude irrite au sein même de la majorité. Ce ministre loin d’être un soutien l’a d’ailleurs averti : « Attention, si ça pète encore dans les banlieues, il est mort ». Comme pour calmer ses ardeurs, la Première ministre a tenu à lui rappeler que toute émancipation n’était pas la bienvenue : « Notre unité et notre force, nous devons les protéger à tout prix. C’est la condition pour continuer à agir et ne pas paver nous même le chemin des extrêmes ». Contrairement à ses opposants directs, Édouard Philippe et Bruno Le Maire, Gérald Darmanin avance dans sa quête du pouvoir. Il peut se réjouir entre autres du soutien de Nicolas Sarkozy. À l’instar de l’ancien président, il essaye de s’adresser aux classes populaires. Ce qui lui a valu quelques critiques chez les Républicains qui ironisent sur sa stratégie : « Vouloir incarner la tendance populaire chez les macronistes, c’est comme incarner les slips de bain chez les naturistes : ça n’existe pas ! ». La course à la succession d’Emmanuel Macron est déjà lancée quatre ans avant la présidentielle.
En parallèle, le nouveau ministre de l’Éducation, Gabriel Attal, a annoncé en direct sur TF1 l’interdiction de l’abaya dans les écoles. Une décision choc qui divise l’opposition mais qui obtient tous les suffrages au sein de la majorité.