Invités :
Elisa Chelle, professeure de sciences politiques, spécialiste des Etats-Unis
Louric Henneton, maître de conférences à l’université de Versailles Saint-Quentin, spécialiste de l’histoire et de la civilisation anglo-américaine
Alban Mikoczy, redacteur en chef de l’Heure américaine sur Franceinfo TV et spécialiste des questions internationales
C’était leur première rencontre. À deux mois des élections présidentielles américaines, Kamala Harris et Donald Trump se sont affrontés dans un débat, dans la nuit de mardi 10 à mercredi 11 septembre 2024. Pendant plus de 90 minutes, les attaques de l’ancien président américain ont été rudes, ponctuées d’invectives personnelles et parfois argumentées de fausses informations, mais la candidate démocrate n’a pas hésité à le recadrer et à dénoncer son programme « anti-social ». « Trump a fait du Donald Trump », souligne Elisa Chelle. « Il a occupé plus de temps de parole que Kamala Harris. Mais il s’est plus exposé qu’elle, ce qui est une bonne chose pour elle. Néanmoins, elle a su aussi montrer son côté offensif, livrer un certain nombre d’attaques sans sortir de ses gonds, ni rentrer dans le jeu des provocations de son adversaire ».
Une chose est sûre : ce débat était très attendu. « Kamala Harris a été à la hauteur. Elle était formidablement préparée. (…) Elle a appliqué remarquablement cette communication étudiée », souligne Alban Mikoczy. À l’image de la poignée de main en début de rencontre à son initiative. « C’est un geste disruptif très fort. Il ne peut pas, ne pas lui serrer la main, elle prend tout de suite le lead. (…) Kamala Harris est un animal politique », explique-t-il.
Dans les sondages, les téléspectateurs estiment à 63% que l’héritière de Joe Biden a dominé le débat (CNN, Among Debate Watchers). Néanmoins, ils ne reflètent pas l’entièreté des Américains, en particulier les jeunes électeurs républicains, plus actifs sur les réseaux sociaux, où les petites phrases chocs circulent à flot. Ce que Donald Trump maîtrise parfaitement.