Description

Invités

Sophie Mazet, professeur d’anglais à Saint-Ouen
Denis Peiron, journaliste à La Croix, spécialiste de l’éducation et l’enseignement supérieur
Hadrien Brachet, journaliste à Marianne

Avec plus de la moitié des écoles fermées dans le primaire, jeudi 13 janvier 2022, l’Éducation nationale connaît une de ses plus grandes grèves depuis 20 ans. Ils dénoncent « une pagaille indescriptible » dans les établissements scolaires, où les mesures de lutte contre le Covid-19 ne cessent de se succéder. Cette mobilisation « illustre le ras-le-bol grandissant dans les écoles », a affirmé le Snuipp-FSU, premier syndicat dans le primaire.

En deux semaines, depuis la rentrée scolaire, le 3 janvier 2022, le protocole a déjà été modifié deux fois depuis son annonce à la veille du retour des vacances de Noël, sans néanmoins calmer les critiques des parents et des professeurs. Au contraire, ces ajustements n’ont fait qu’attiser la leur colère. « Avec la vague Omicron, l’Éducation nationale s’est retrouvée submergée. Il y a eu des changements de protocoles incessants. Ce n’est pas simplement du fait de Jean-Michel Blanquer. Il y a un sentiment de désorganisation », analyse Hadrien Brachet.

Le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer est plus que jamais sous le feu des critiques. Surtout depuis ses dernières déclarations : « On ne fait pas une grève contre un virus », qui n'ont pas permis d'apaiser les tensions. « Il y a un sentiment de ne pas être considéré, de ne pas être suffisamment respecté qui va bien au-delà de la crise sanitaire », précise Hadrien Brachet.
Cette forte mobilisation exprime en réalité le malaise profond qui s’étend aussi à l’ensemble du service public. « La pandémie a mis entre parenthèses la protestation sociale. On se retrouve aujourd'hui avec l’ensemble des mécontents et des rancœurs concentrées en une seule journée. C’est pour cela que c’est une mobilisation historique », décrypte Denis Peiron.

Derrière tout ça ? Un véritable enjeu politique notamment entre l’aile droite et l’aile gauche du gouvernement, qui existe bien avant la crise sanitaire.