- Audrey Goutard, journaliste spécialiste des faits de société
- Emmanuel Botta, rédacteur en chef du magazine Capital et co-auteur de « Elon Musk, l’enquête inédite »
- François Saltiel, journaliste sur France Culture, spécialiste du numérique
Entre Elon Musk, dont on apprend qu’il aurait empêché l’an dernier une attaque de drones Ukrainien, et Google qui est accusé d’abus de position dominante, faut-il s’inquiéter de l’hégémonie de ces deux grandes puissances ?
Quand Larry Page et Sergueï Brin ont créé Google dans un petit garage près du campus de Stanford, en 1998, ils étaient bien loin de savoir qu’ils deviendraient multimilliardaires. Mais aujourd’hui, Google se voit infliger des amendes record et des procès pour abus de position dominante. En France, 90% des recherches que nous faisons sur internet passe par ce moteur de recherche. On peut parler de monopole, et c’est justement l’objet de l’énorme procès qui s’ouvre de mardi 12 septembre aux États-Unis. L’entreprise américaine a-t-elle abusé, ou non, d’une position dominante ? Et pour avoir ce monopole, a-t-elle abusé d’outils, ou bénéficié d’un monopole par défaut ? Il existe aussi des soupçons délictuels. L’entreprise revendrait par exemple les données privées de ses utilisateurs à des régies publicitaires, et devra répondre de ces accusations auprès de la dizaine de juges présents.
Quant à Elon Musk, né dans l’Afrique du Sud de l’apartheid d’un père tyrannique et d’une mère absente, il est un sujet d’enquête sans fin. L’homme aujourd’hui âgé de 52 ans a créé sa première entreprise avec son frère, en partant aux États-Unis, alors qu’il était très jeune. Il est désormais un des hommes les plus riches de la planète, notamment grâce à sa société automobile Tesla. Aujourd’hui, il a non seulement un rôle à jouer dans la guerre en Ukraine, à qui il a fourni dans satellites, mais aussi dans l’Intelligence artificielle. Bien au-delà de l’entrepreneur milliardaire, Elon Musk, par ses actions, se revendique maître du monde et de son destin. Mais ces puissances, aussi hégémoniques soient-elles, sont-elles si libres que ça ?