Invités :
- Bérengère Bonte, journaliste
- Saveria Rojek, journaliste et éditorialiste politique
- Gilles Bornstein, éditorialiste politique
Trois jours après sa défaite aux législatives, Emmanuel Macron propose de gouverner en associant les partis d’opposition. Mais la France est-elle prête à cette culture politique du compromis ? Tout porte à croire que l’on va vers un blocage des institutions face à ce casting qui semble irréconciliable. Hier soir, Emmanuel Macron a enfin pris la parole dans une courte allocution durant laquelle il tire les conclusions du vote de dimanche soir. Face à ce résultat éclectique, le chef de l'État a soumis aux chefs de parti une nouvelle façon de gouverner. Le leader de Renaissance a reconnu qu’il allait devoir agir autrement : « Pour agir dans votre intérêt et celui de la nation, nous devons collectivement apprendre à gouverner et à légiférer différemment ». Privé de majorité absolue à l’Assemblée nationale depuis le second tour des législatives, Emmanuel Macron se retrouve confronté à un casse-tête politique. Après avoir bouclé ses consultations avec les meneurs des partis d’opposition, le président de la République rejette finalement l’idée d’un gouvernement d’union nationale. Deux hypothèses s’ouvrent au gouvernant : soit celle d’une coalition soit celle d’une majorité au cas par cas. « Pour avancer utilement, il revient aux groupes politiques de dire en toute transparence jusqu’où ils sont prêts à aller » a déclaré le chef d’État qui renvoie la balle dans le camp de ses adversaires. Au pied du mur mais toujours maître des horloges, Emmanuel Macron donne quelques jours aux formations politiques pour se prononcer. La semaine prochaine, Élisabeth Borne, toujours Première ministre, recevra les présidents de groupe à l’Assemblée nationale.
Ce méli-mélo politique va-t-il trouver un compromis et une zone d’entente pour gouverner ensemble ? Une nouvelle ère de l’histoire politique s’ouvre sur cette Assemblée fragmentée.