Description
  • Alix Bouilhaguet, éditorialiste politique à France Info
  •  Frédéric Charillon, professeur de sciences-politiques à l’Université Paris cité et l’ESEC, spécialiste des relations internationales
  • Général Vincent Desportes, ancien directeur de l’école de guerre, professeur de stratégie à Science-Po

Emmanuel Macron est donc en Israël alors que les bombardements s’intensifient sur Gaza en vue d’une opération terrestre. S’agit-il d’une visite périlleuse ? Une large part de l’émission est aujourd’hui consacrée à ce déplacement du Chef de l’État qui a un peu tardé. Alix Bouilhaguet s’interroge. À l’Élysée, on disait attendre que ce voyage soit utile. Mais qu’est-il entendu par utile ? Attendait-on de voir des avancées sur le dossier des otages pour partir ? Est-on en capacité de limiter l’escalade ? S’agissant du processus de paix, la position de la France a peu varié. Elle prétend inciter à une « paix future » et encourager à la création de deux États, un Israélien et un Palestinien. « Cette visite ne pouvait pas ne pas se faire », juge Vincent Desportes. Par rapport au président des États-Unis Joe Biden, Emmanuel Macron prévoit d’aller voir Mahmoud Abbas, peut-être le roi de Jordanie, peut-être le président égyptien, ce qui prouve qu’il a une volonté de « parler à tout le monde ». La France pèse-t-elle dans ces échanges ? « Non », infirme Frédéric Charillon, « mais personne ne pèse tout seul dans cet affaire », et ce qui est important sera donc aussi et surtout « le coup d’après ».

Si une opération terrestre a lieu de la part d’Israël, sera-t-elle soutenue par la France ? Alix Bouilhaguet réfute en tout cas l’idée que ce soutien français soit inconditionnel. Pour garder l’approbation du pays des droits de l’homme, l’opération ne devra pas se dérouler en dépit du droit international. Par ailleurs, selon le général, la France se trouve dans un piège déjà débuté lors du commencement de la guerre en Ukraine : celui de la séparation entre les anciennes puissances dominantes. 

Quels seront les critères pour juger de l’échec ou du succès du déplacement du président de la République ? Certaines politiques publiques sont faciles à évaluer grâce à des statistiques. « En politique étrangère, c’est plus difficile », juge Frédéric Charillon. Le discours d’Emmanuel Macron va-t-il être noté, va-t-il faire date, va-t-il avoir un impact ? Ce sont ces genres de réactions qui permettront notamment d’en dire plus.