Description

Invités :

  • Pascale Hébel, directrice du pôle Consommation et Entreprise du CREDOC 
  • Gaëlle Macke, directrice déléguée de la rédaction de Challenge 
  • Erwan Benezet, journaliste au service économie du Parisien - Aujourd’hui en France 


Alors que le massacre de Boutcha fait émerger une nouvelle vague de sanctions massives contre la Russie, une réunion des 27 au sommet est prévue demain à Bruxelles. Emmanuel Macron a évoqué de nouvelles mesures portant sur le charbon et les hydrocarbures. L’hypothèse d’un nouvel embargo sur le pétrole, l’électricité voire le gaz russe n’est pas écartée et même fortement envisagée. Cette décision va-t-elle asséner le coup de grâce sur le pouvoir d’achat, déjà lourdement impacté ? Le chancelier allemand Olaf Scholz ou encore le directeur le Président du Conseil Européen Charles Michel ont tous appelé à prendre de nouvelles sanctions contre Vladimir Poutine après la diffusion d’images chocs de civils ukrainiens gisant sur le sol. 

La question d’un embargo revient au centre des discussions pour tenter de faire une nouvelle fois pression sur le dirigeant russe. Cette fois-ci, l’Allemagne n’exclut pas cette alternative malgré sa dépendance massive au gaz russe qui représente plus de 66% de ses importations. « Nous devons rehausser notre réponse en matière de sanctions et il faut échanger très rapidement au niveau européen sur ce qui est encore possible. Les livraisons d’énergies feront partie des discussions » a déclaré la ministre de la Défense allemande. Dépendants à 95% et 43%, la Hongrie et l’Italie s’opposent à cet embargo. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie ont quant à elles franchi le pas. Aujourd’hui, ces trois pays frontaliers n’importent plus de gaz russe en puisant dans leur réserve et en diversifiant leur approvisionnement. « C’est dans notre intérêt stratégique de réduire notre dépendance car sinon la Russie l’utilisera contre nous comme un outil géopolitique et économique » a souligné à juste titre le président de la Lituanie qui appelle les pays européens à s’aligner sur ce modèle. Deux autres secteurs stratégiques sont dans la ligne de mire de l’Europe : le pétrole et surtout le charbon russe, bien plus facile à remplacer que le gaz. Les discussions risquent de s’intensifier à Bruxelles avec un nouveau train de sanctions qui vont être actées mercredi ou jeudi. À quoi s’attendre ? Jusqu’où ira la flambée des prix ?