Invités :
Gaëlle Macke, directrice déléguée de la rédaction de Challenges
Matthieu Auzanneau, directeur de think tank The Shift Project
Jade Grandin de l’Eprevier, journaliste économie à l’Opinion
Les prix de l’énergie atteignent un niveau record. Dans certaines stations, le prix du gazole atteint presque 2 euros. Son prix moyen vient d’atteindre 1,62 le litre. En cause ? Les taxes sur le carburant. Elles représentent aujourd’hui 54% du prix du gazole. Depuis 2014, elles ont augmenté de 17 centimes par litre. Si jusqu’à présent, Bercy s’y opposait, aujourd’hui, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire semble prêt à envisager une baisse des taxes en cas d’urgence. Pour tenter d’endiguer la colère, et d'éviter un nouveau mouvement des Gilets jaunes, le gouvernement a mis en place un chèque carburant à hauteur de 100 euros.
Cette démarche s’inscrit à l’encontre de la stratégie du gouvernement de s’émanciper des énergies fossiles. « Le gouvernement applique cette subvention des carburants parce qu’on est en sortie de crise, que la population consomme beaucoup plus que l’on avait prévu, mais ça ne va pas durer. C’est conjoncturel. Le pic actuel est temporaire », explique Jade Grandin de l’Eprevier. A trois mois du scrutin, le prix de l’énergie est un des enjeux majeurs de la campagne électorale. « Emmanuel Macron a un bilan correct sur le pouvoir d’achat et il n’a pas l’intention qu’il soit écorné en toute fin de mandat par cette flambée des prix de l’énergie », analyse Gaëlle Macke. En toile de fond, le traumatisme de la crise des Gilets jaunes, qui a éclaté à l’automne 2018.
Face à la flambée des prix de l’énergie -, les constructeurs automobiles investissent dans l’électrique. Renaud a récemment annoncé que d’ici 2030, 100% de ses voitures seront électriques. Reste à savoir si l’ensemble de la filière sera apte à passer au tout électrique…