Invités :
· Erwan Benezet, journaliste économie au Parisien, en charge de l’énergie
· Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste au BIPE (Bureau d’informations et de prévisions économiques)
· Léa Lejeune, journaliste économie à Challenges
· Frédéric Denhez, journaliste scientifique, spécialiste de l’environnement
Hausse du prix de l’essence (+15%), du gaz (+39%) ou encore de l’électricité (+2%)… Avec la contrainte climatique, l’énergie va coûter de plus en plus chère. Cela pèse dans le portefeuille des Français. Dans ce cadre, le gouvernement a récemment annoncé une rallonge de 100 euros pour les 5,8 millions bénéficiaires du chèque énergie. « Toutes les factures liées au carburant et à l'énergie sont des sujets qui touchent au plus près les Français », analyse Erwan Benezet. « L’essence à deux euros ça va arriver, la question, c’est quand ? », poursuit-il.
Une augmentation notamment liée à la flambée du prix du pétrole qui a quasiment doublé en un an. « On compare à l’année dernière où on était en pleine crise mondiale et où personne n’utilisait de pétrole. Il y a forcément un effet rattrapage colossal », décrypte Anne-Sophie Alsif.
Pour l’année prochaine, le gouvernement réfléchit également à revoir le dispositif du chèque énergie. Invité sur le plateau des 4 Vérités sur France 2 le jeudi 16 septembre, Louis Aliot a notamment plaidé pour une baisse des taxes sur le carburant. « Nous avons aujourd’hui des prix de l’essence qui avaient conduit à la première manifestation des Gilets jaunes. Si on veut le chaos social, il faut continuer comme ça », a-t-il estimé au micro de Caroline Roux. « Le gouvernement a dû réagir très vite, car il y a un sujet politique », affirme Léa Lejeune. « Il y a 40 millions d’automobilistes en France, on est dans une période de présidentielle, aujourd’hui le gouvernement doit agir très vite pour éviter de nouvelles crises », ajoute-t-elle.
Est-ce devenu un luxe d’avoir une voiture en ville aujourd’hui ? « En 2025, même les voitures critères 1, les moins polluantes, ne pourront plus rentrer dans les centres-villes, cela représente 43% du parc automobile et des véhicules utilitaires en France », déclare Frédéric Denhez. « Ceux qui sont critères 3, 4 et 5 ne pourront plus avoir accès aux centres-villes », ajoute-t-il. Le coût de l’énergie va aller croissant et pour le moment les voitures électriques ne représentent que 7% des ventes. « Il y a toute une partie de la population qui a besoin de la voiture pour vivre, pour travailler, pour aller chercher du pain… Ce n’est pas la population la plus riche et dont le budget transport et énergie occupe une place de plus en plus importante », ajoute Frédéric Denhez.