Nos invités :
- Alice Augustin, grand reporter pour le magazine Elle, chargée du suivi des questions de violences sexistes et sexuelles
- Sophie Dulac, productrice et distributrice de films, exploitante de salles de cinéma
- Bruno Cras, journaliste cinéma et auteur du podcast « L’Heure cinéma »
La nouvelle édition 2024 du festival de Cannes ne s’ouvre pas sous les meilleures augures. Le célèbre rendez-vous de cinéma, déjà traversé depuis plusieurs années par des débats sur l’inégalité de représentation de femmes réalisatrices parmi les nominés, est cette fois terni par un scandale de plus : celui autour du producteur Alain Sarde. Neuf femmes l’accusent de viols et agressions sexuelles. Pourtant, ce qui apparaît comme une révélation ne devrait pas en être une. Le producteur a en effet déjà été visé par une enquête pour agression sexuelle, avant de bénéficier d’un non-lieu. C’était en 1997. Quelque 25 ans plus tard, la situation n’aurait-elle pas changé ? Le producteur aurait-il continué à sévir pendant toutes ces années ?
C’est ce que l’enquête, menée par la journaliste Alice Augustin, à paraître cette semaine dans Elle, laisse penser. Alain Sarde est-il le Harvey Weinstein français ? Cette nouvelle affaire va-t-elle permettre de dénouer encore plus de langues dans le cinéma français, déjà entaché par le scandale Gérard Depardieu, celui de Roman Polanski ou encore les récentes révélations de Judith Godrèche ? Faut-il soutenir la voix des victimes, ou au contraire tenter de calmer le tribunal médiatique pour laisser la justice faire son travail ? Quelle est la réelle ampleur des violences sexistes et sexuelles au sein du cinéma français ? Peut-on espérer le soutien de la cause par des actrices de premier plan ? Nos experts en débattent sur le plateau de l’Info s’éclaire.