Description

Nos invités :

  • Odile de Plas cheffe de la rubrique musique à Télérama  
  • Didier Varrod, directeur musicale des antennes à radio France
  • Alexandre Lasche, directeur général du SNEP

On se rappelle l’époque de Johnny Hallyday, celle des CD. Est-ce qu’on écoute autant de musique qu’avant ? Quoiqu’il en soit, ce sont toujours les jeunes de 27 ans et moins qui sont les plus avides de découverte, selon Odile de Plas, notamment sur la plateforme Spotify, qui génère 65% des revenus mondiaux du secteur. Ils se cristallisent sur la musique rap. Dans la liste du SNEP des meilleures ventes de l’année 2022, les dix premiers sont des artistes rap qui chantent en français. Un genre qui s’est institutionalisé grâce aux quotas de la langue française de 1986, qui avait obligé les radios à passer un minimum de chansons françaises, provoquant ainsi son explosion sur l’ensemble du territoire. Le rap se trouve en ce moment à son « climax », selon Didier Varrod, mais laisse bien sûr la place à des artistes pop comme Angèle, plus hybrides dans leurs compositions, et à d’autres esthétiques musicales qui, le directeur musical en est certain, vont pousser dans les années à venir. La musique reste autrement toujours dominée par les Anglo-saxons, précise Odile de Plas, notamment Taylor Swift et Drake, extrêmement écoutés. Dans le top 20 des plus écoutés en France, on dénombre en revanche 17 artistes français. Mylène Farmer, qui compte une des plus grosses communautés de fans, a été la première à offrir au public « un vrai spectacle » au public,  et a été « un moment de bascule » pour beaucoup d’artistes, grâce à l’exemple de shows dantesques, cite Didier Varrod. Qu’en est-il de l’avenir ? Il faudra bien sûr s’adapter et faire face aux dangers du piratage, de l’Auto-Tune ou de l’intelligence artificielle, qui menacent des artistes déjà précarisés ces dernières années. L’intelligence artificielle rebat les cartes de l’industrie musicale. Des fans s’amusent par exemple à créer de faux nouveaux albums. Mais, selon la cheffe de la rubrique musique à Télérama, c’est l’émotion qu’elle nous procure qui fait qu’on aime la musique, et on n’aurait donc « pas trop de soucis à se faire ».