Invités :
- Anne-Laure Bonnet, journaliste « Sport etc. » sur Public Sénat
- Hortense Leblanc, journaliste sport à France Info
- Jean-Philippe Leclaire, directeur adjoint de la rédaction de L’Équipe
Après les chants homophobes de dimanche 24 septembre au parc des Princes, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra promet des sanctions disciplinaires et appelle le PSG à porter plainte. À qui revient le pouvoir de sanctionner ? Hortense Leblanc précise qu’une commission de discipline se réunit actuellement pour trancher sur cet épisode, mais que la ligue ne peut réprimer individuellement. Il reviendrait ainsi au PSG et au pouvoir public d’identifier les personnes à l’origine de ces chants.
Si le racisme n’est pas complètement éradiqué dans le sport, Anne-Laure Bonnet considère qu’il reste un encore « plus gros travail » sur l’homophobie. Au contraire des idées reçues, les insultes ne sont pas conditionnées à la classe sociale des supporteurs. L’effet de masse, avant tout, contribue au sentiment d’impunité. La semaine dernière, dans les 4 vérités sur Télématin, Yannick Jadot a fait l’analogie entre l’équipe mondiale de football et celle de rugby. Cette comparaison serait « éternelle ». Il s’agit d’une culture différente, mais il est vrai que la « façon d’être supporteur dans le rugby » s’apparente de plus en plus à celle d’être supporteur dans le football.
Au sujet des violences dans le monde du sport, la récente blessure à la mâchoire d’Antoine Dupont par le joueur namibien Johan Deysel a marqué. On parle de santé mentale des joueurs, mais ne faudrait-il pas aussi penser à leur complexion physique ? Les sportifs sont-ils prêts à mettre leur corps en danger pour gagner ? La violence est une véritable question dans les sports. La journaliste de « Sport etc. » parle d’une Fédération française qui s’intéresse à cette question mais de « règles qui n’ont pas évolué assez vite sur les façons de jouer. » Il serait important, aujourd’hui, de former les joueurs à une pratique moins dangereuse. Le pouvoir octroyé aux supporteurs est aussi une vraie préoccupation. Quand on voit que Marcelino García Toral quitte l’OM après les menaces de mort proférées par certains supporteurs marseillais, il est légitime de se demander : ce pouvoir donné aux supporters, notamment par Bernard Tapie dans les années 1980, est-il trop grand ?