Nos invités :
- Bruno Cautrès, chercheur au CEVIPOF, enseignant à Sciences Po
- Emmanuel Kesler, journaliste économique, ancien président de Public Sénat
- Laure Salvaing, directrice générale de Verian France (ancien Katar Public)
En ce mardi 30 janvier, la pression des agriculteurs ne faiblit pas, avec, comme depuis plus d’une semaine maintenant, des blocages dans toute la France. C’est dans ce contexte tendu, à Calais, là même où une quinzaine d’agriculteurs a passé la nuit en vue d’une mobilisation au matin, que Gabriel Attal tiendra à 15h son discours de politique générale devant les députés.
Une journée doublement importante pour le plus jeune premier ministre de France, puisqu’elle lui permettra, selon Emmanuel Kesler, de prouver son autonomie face au président de la République, ainsi que de montrer qu’il possède sa propre tonalité et son propre tempo, « ce qu’Élisabeth Borne n’était pas arrivée à faire tout au long de son mandat ».
Pour Bruno Cautrès, plusieurs facteurs présents depuis très longtemps s’agrègent aujourd’hui et tendent à cette explosion de colère chez ceux qui nourrissent le pays. Le Gouvernement saura-t-il juguler la plaie ? C’est l’autre défi qui se présente à Gabriel Attal.
Il existe en tout cas, alerte Emmanuel Kesler, un important sentiment de perte de repères dans tout le pays. Cette confusion devra être « abrégée » par un ensemble de mesures symboliques, et le syndicat très important et très puissant qu’est la FNSEA sera là pour faire pression.